Un tournant crucial a été amorcé ce mardi 3 décembre à Kinshasa, où le gouvernement congolais et plusieurs grandes banques commerciales ont signé un contrat stratégique visant à financer les manques à gagner des sociétés pétrolières opérant en République Démocratique du Congo (RDC). Cette initiative marque une étape importante dans la gestion des déficits chroniques dans le secteur énergétique, affectant aussi bien les entreprises pétrolières que l’État.
Lors d’une réunion de haut niveau avec les représentants des quatorze banques partenaires, le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a mis en exergue un nouveau paradigme dans la gestion des stocks de sécurité. Ces fonds cruciaux, collectés par les banques, seront reversés intégralement et sans retenue aux pétroliers, conformément à la loi congolaise. Une dynamique de nivellement permanent a été introduite, avec une cadence resserrée de 48 heures, apportant plus de fluidité et de réactivité au processus.
En complément, un rôle clé est attribué à la Banque Centralisatrice. En charge de recevoir et centraliser les fonds dans un compte séquestre, elle aura pour mission de gérer à la fois le remboursement des crédits contractés et les comptes de stock de sécurité. Ces derniers visent à minimiser les pertes enregistrées dans un secteur souvent soumis à des fluctuations imprévisibles.
« Nous écrivons une nouvelle page dans la gestion des pertes et des manques à gagner, » a affirmé Daniel Mukoko Samba. « Nous devons articuler nos efforts autour d’une gestion transparente qui sorte définitivement le secteur pétrolier de cette spirale de stagnation économique. »
Les engagements n’ont pas tardé. Les représentants des banques commerciales ont réaffirmé leur disponibilité à effectuer les paiements des arriérés avant la fin du mois de décembre 2024, après finalisation des démarches nécessaires. Gisèle Mazengo, représentante de la Rawbank, a d’ailleurs assuré que « le gouvernement peut compter sur notre pleine collaboration pour la collecte des fonds nécessaires à la stabilisation du secteur pétrolier. »
Cette mesure s’inscrit dans une intention plus large d’améliorer le climat économique et d’atténuer les tensions sur les produits pétroliers, sujet récurrent et sensible en RDC. À travers cette collaboration financière inédite, Kinshasa tend la main à une relance durable et transparente d’un secteur stratégique pour l’économie nationale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net