Le territoire de Moba, situé dans la province du Tanganyika en République Démocratique du Congo, possède des trésors cachés qui peinent encore à être reconnus et exploités à leur juste valeur. Reconnu pour sa vocation agropastorale, Moba détient aussi d’immenses potentialités touristiques. Cependant, ces richesses semblent condamnées à l’oubli faute d’initiatives de mise en valeur. Stéphane Karibu Selenge, chef de service local du tourisme, a récemment tiré la sonnette d’alarme sur l’abandon total de ces sites emblématiques.
Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 2 décembre, Stéphane Karibu Selenge a dévoilé les défis cruciaux auxquels son service est confronté. Le tourisme, un domaine porteur et clé pour stimuler l’économie locale, souffre d’un cruel manque de moyens. Ni les ressources logistiques, comme les moyens de transport et de communication, ni les mesures nécessaires pour protéger ces sites ne sont disponibles pour promouvoir efficacement ce secteur.
Alors que Moba ne dispose que d’une taxe symbolique perçue sur les passagers pour subsister, Karibu Selenge plaide pour une intervention sérieuse du gouvernement provincial du Tanganyika. Selon lui, entretenir et réhabiliter ces sites permettrait d’attirer des visiteurs et de générer des recettes substantielles. Parmi les joyaux du territoire figurent la chute de Ngando Fwamba, qui est une source vitale d’électricité pour Moba, le site emblématique de Mpala où la première mission catholique de la RDC s’est implantée il y a plus d’un siècle, et le grand séminaire de Kirungu, considéré comme une des plus anciennes missions catholiques du pays. On retrouve également l’Institut Kaoze, connu pour être le lieu de formation du premier prêtre congolais, l’Abbé Stephano Kaoze.
Ces sites pourraient devenir des pôles d’attraction touristique sans précédents, si des initiatives concrètes sont mises en œuvre. En lançant un vibrant appel aux autorités, Karibu Selenge exprime un besoin urgent : « Je supplie au Gouvernement provincial de penser à Moba. » Laisser ces lieux sombrer dans l’oubli revient à priver le territoire d’une source d’identité régionale et de développement économique durable.
Alors que le potentiel touristique en RDC reste encore largement inexploité, le cas de Moba soulève une question essentielle : que faut-il pour transformer ces trésors négligés en piliers économiques et culturels ? Réhabiliter ces sites ne serait pas seulement un geste pour l’économie de la région, mais aussi un pas symbolique pour la préservation du patrimoine et l’identité nationale.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net