Les petits commerçants congolais se retrouvent dans une situation critique à la suite d’une décision controversée du maire de Rubavu, au Rwanda. Ce dernier a interdit l’accès des camions congolais à travers la petite barrière de Birere, un point névralgique des échanges commerciaux entre Goma et Gisenyi. Seuls les moto-tricycles des commerçants rwandais sont autorisés à franchir la frontière, une mesure jugée discriminatoire par les commerçants congolais.
Depuis l’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation, la tension s’est installée à la petite barrière. Les activités semblent au point mort : les camions transportant des denrées alimentaires, principalement des fruits et des tomates en provenance de la Tanzanie et de l’Ouganda, se font rares. Les fameux vélo-tricycles, emblèmes du commerce transfrontalier, ont presque disparu du paysage. Ce blocage affecte directement plus de 10 000 commerçants congolais regroupés dans 47 associations. Selon ces commerçants, la mesure favorise les intérêts des marchands rwandais au détriment des leurs.
La plateforme des associations des petits commerçants n’a pas tardé à réagir, dénonçant une violation des normes régissant les échanges transfrontaliers. « C’est une injustice criante », s’exclament les femmes marchandes qui, déjà, évaluent leurs pertes financières à environ 20 000 USD en seulement quatre jours. Ces commerçants appellent à une intervention immédiate des autorités locales des deux côtés de la frontière pour résoudre cette crise économique majeure.
Cette situation met en lumière les problèmes récurrents liés aux relations transfrontalières entre les deux pays voisins. Alors que Goma et Gisenyi constituent un exemple d’interdépendance économique, des mesures comme celle-ci risquent de fragiliser davantage des relations déjà tendues. Les attentes restent grandes quant à une solution rapide et équitable afin que les échanges reprennent leur cours normal.
Cette crise soulève également des questions plus larges. Jusqu’où le Rwanda et la RDC peuvent-ils aller pour apaiser les tensions commerciales et garantir un commerce équitable ? Les autorités congolaises resteront-elles spectatrices de cette situation ou prendront-elles des mesures pour protéger leurs concitoyens ? Et si une résolution n’était pas trouvée rapidement, à quelles conséquences s’attendre pour la fragile économie transfrontalière de la région ? Les prochains jours seront cruciaux pour répondre à ces interrogations et rétablir un équilibre dans cette zone stratégique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net