Ce lundi, le cadre de la gestion environnementale et sociale (CGES) relatif au Projet Inga 3 a été rendu public dans plusieurs territoires du Kongo Central. Cet acte marque une avancée majeure dans la sensibilisation et la participation des communautés locales à l’un des plus grands projets hydroélectriques en République Démocratique du Congo. Portée par l’Agence pour le Développement et la Promotion du projet Grand Inga (ADPI-RDC), cette initiative cherche à intégrer les contributions locales dans la phase préparatoire du projet. Mais pourquoi ce projet suscite-t-il autant d’intérêt ?

La RDC possède un potentiel hydroélectrique exceptionnel estimé à 100 000 MW, avec près de la moitié concentrée sur le site d’Inga, dans la province du Kongo Central. Cependant, malgré cette richesse, moins de 20% de la population congolaise a accès à l’électricité. La majorité des ménages dépend du charbon de bois, mettant une pression croissante sur les forêts du pays. Face à cette situation alarmante, le Projet Inga 3, soutenu par la Banque mondiale dans le cadre du Programme de Développement Intégré d’Inga 3 (PDI3), promet une véritable révolution énergétique.

Divisé en plusieurs phases, le PDI3 ambitionne non seulement d’exploiter le potentiel énergétique d’Inga, mais aussi de transformer l’économie congolaise tout en générant de l’emploi et en favorisant une croissance inclusive. La première phase du projet se concentre sur les investissements rapides et les études préalables pour la construction de la centrale. Elle inclut également un volet d’accompagnement pour les communautés locales, qui bénéficieront d’infrastructures améliorées et d’un soutien renforcé.

Le CGES récemment publié consiste à identifier et évaluer les impacts sociaux et environnementaux que le projet pourrait engendrer. Ce document est fondé sur des normes internationales rigoureuses pour l’atténuation des risques. Il met également un point d’honneur à inclure des mesures de prévention des violences basées sur le genre et à respecter les principes relatifs à la transparence et à la responsabilité.

Pour un pays où la majorité des investissements en infrastructures reste souvent marquée par un manque d’inclusion et de planification, cette démarche constitue une véritable bouffée d’air frais. En procédant à ces consultations publiques, l’ADPI-RDC veut s’assurer que la population locale s’approprie le projet et qu’elle soit partie prenante des solutions envisagées.

Ce projet ambitieux réunit à la fois défi énergétique et espoir économique pour un Congo tourné vers l’avenir. Avec des contributions locales solides et une gouvernance rigoureuse, Inga 3 pourrait non seulement transformer la vie des millions de Congolais sans électricité, mais également ouvrir les portes à une industrialisation durable.

Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd