Lors de la 24e réunion du Conseil des ministres tenue ce vendredi 29 novembre à Kalemie, province du Tanganyika, le gouvernement congolais a franchi une étape cruciale dans sa lutte pour la conservation de la nature. La ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, Ève Bazaiba, a présenté avec conviction un projet de loi modifiant et enrichissant la loi n°14/003 du 11 février 2014 sur la conservation de la nature en République démocratique du Congo (RDC). Ce texte ambitieux introduit un nouveau type d’aire protégée à vocation communautaire destiné à faire de la RDC un exemple mondial en la matière.
Qu’est-ce qui justifie cet amendement législatif ? Ce changement répond à une double ambition : protéger l’environnement tout en soutenant les communautés locales. Parmi les innovations clés présentées, la création du « Couloir vert Kivu-Kinshasa », une aire protégée couvrant plus d’un demi-million de kilomètres carrés, s’inscrit comme une priorité majeure. Ce projet visionnaire, selon la ministre, place la RDC en tête des nations engagées dans la lutte contre les changements climatiques, tout en construisant une économie verte qui profite à la population.
Le président Félix Tshisekedi, en appuyant cette initiative, a insisté sur sa portée économique et environnementale. Il a déclaré que ce projet met en lumière le rôle central du pays dans l’atteinte des objectifs fixés par l’Accord de Paris. L’accent est mis non seulement sur la conservation, mais aussi sur la stabilisation des régions frappées par des crises sécuritaires, notamment au nord de Beni (Nord-Kivu) et au sud de l’Ituri. Ces zones ont été identifiées comme des lieux d’implantation pour la première phase du projet, englobant la route nationale n°4 de Beni à Kisangani ainsi que le bassin du fleuve Congo jusqu’à Kinshasa.
Félix Tshisekedi a également exhorté le gouvernement à accompagner cette transformation par des mesures fiscales incitatives. Il a invité la Première ministre et les différents ministères concernés à s’impliquer activement afin de garantir le succès de ce projet pharaonique. « Il ne s’agit pas seulement d’une question de préservation, mais bien d’un levier stratégique pour asseoir le leadership environnemental de notre pays », a-t-il affirmé.
En y regardant de plus près, ce projet marque une avancée décisive dans la politique environnementale de la RDC. Il s’agit d’une réponse à la fois ambitieuse et réaliste aux défis globaux de notre époque. Serons-nous, dans quelques années, témoins de l’émergence du pays détendeur de la plus vaste aire protégée de la planète ? Seul l’avenir nous le dira, mais ce qui est certain, c’est que la RDC ne se contente plus de suivre les agendas mondiaux. Elle aspire à devenir un chef de file, un modèle. La communauté internationale est prévenue.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd