Le vendredi 29 novembre 2024, lors de la 24ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue dans la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, le Vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau Ebua, a présenté le fruit des négociations cruciales entre le Gouvernement et l’Intersyndicale nationale de l’administration publique (INAP). Ces discussions, à l’origine de tensions sociales croissantes, ont abouti à un protocole d’accord engageant aussi bien l’exécutif que l’INAP dans des réformes significatives.
Au cœur des engagements pris par le gouvernement, plusieurs priorités ont été mises en exergue. Il s’agit notamment de l’élaboration d’une politique salariale capable de revitaliser le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Promettant une augmentation salariale de base équivalente à 130 dollars américains dès le deuxième trimestre 2025, le gouvernement s’engage également à verser un montant forfaitaire de 50 000 CDF dès la fin de l’année en cours. Par ailleurs, un réajustement proportionnel au bénéfice du personnel militaire et policier a été annoncé, dans l’optique de leur prise en charge par la Caisse nationale de sécurité sociale. Ces mesures réaffirment la volonté des autorités d’améliorer les conditions de vie des agents publics tout en respectant les contraintes budgétaires.
Dans la même veine, le Vice-Premier ministre a évoqué des actions déterminées pour assainir les fichiers des fonctionnaires de l’État. La lutte contre la fraude, les agents fictifs, et les dysfonctionnements qui plombent la masse salariale ont été définies comme des priorités absolues. Une avancée significative réside également dans la mécanisation prévue de 100 000 agents non rémunérés pour 2025, ainsi que la poursuite de la mise à la retraite des agents de carrière. Il convient de souligner la mise en place d’un comité de suivi des accords, garantissant ainsi une continuité des réformes en cours, ainsi que l’organisation prochaine d’élections syndicales.
Les engagements de l’INAP ne sont pas en reste. L’institution syndicale, pour sa part, s’engage à accompagner le gouvernement dans son effort de mobilisation accrue des recettes publiques. À travers une vigilance renforcée pour identifier et dénoncer la fraude, la corruption et d’autres anomalies, le banc syndical entend jouer un rôle déterminant dans l’assainissement général des finances publiques.
Ce dialogue social intervient dans un contexte particulièrement défavorable en République démocratique du Congo, marqué par des revendications sociales persistantes et des tensions entre les syndicats et le gouvernement. Conscient des limites budgétaires, l’exécutif a opté pour une approche graduelle et pragmatique des doléances, tout en veillant au respect des équilibres budgétaires. Ce processus illustre les défis complexes d’une administration publique en quête de modernisation, dans un pays où la crise économique et les revendications sociales restent des réalités omniprésentes.
Alors que les yeux des agents publics restent tournés vers l’horizon 2025, cette étape marque, espérons-le, le début d’un véritable renouveau dans la gestion des ressources humaines en République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd