Le théâtre politique congolais est en pleine effervescence avec la motion de défiance contre le ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, qui semble aujourd’hui vaciller sous le poids des désistements. Alors que les regards se tournaient vers la plénière consacrée à cette affaire, le report inattendu a ouvert une brèche pour des revirements spectaculaires.
Initialement soutenue par 58 signatures, cette motion connaît une désaffection progressive, au point de frôler le rejet par le bureau de l’Assemblée nationale. La première vague de désistements est venue du côté du Mouvement de Libération du Congo (MLC), dont les élus nationaux ont formellement retiré leur appui, laissant planer des interrogations sur l’alignement stratégique des partis alliés. Orchestrée en grande partie par certains députés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), cette initiative semble divisée même au sein de la coalition gouvernementale.
Un nouvel écueil s’est ajouté récemment, avec l’Alliance des forces démocratiques du Congo et alliés (AFDC-A) qui a, à son tour, désapprouvé catégoriquement la motion. Selon Patrick Munyomo, député national et membre influent de ce regroupement, l’Union sacrée de la nation n’a pas donné de directive à ses membres pour soutenir cette initiative. La déclaration de Patrick Munyomo est sans équivoque : « Nous rejetons cette motion de défiance que nous considérons comme une démarche isolée, déconnectée de toute stratégie concertée. »
Au-delà de cette prise de position, l’AFDC-A semble vouloir recentrer le débat parlementaire sur des priorités telles que les recommandations au gouvernement et la préparation du discours sur l’état de la nation par le président Félix Tshisekedi, lors du prochain congrès. D’autres voix dans le même camp insistent sur le fait que les dirigeants attendent les conclusions de l’évaluation gouvernementale en cours.
Cette série de désistements met en lumière les tensions internes au sein de la majorité parlementaire, tout en interrogeant sur la coordination et l’unité au sein de l’Union sacrée. Avec le seuil de 50 signatures comme baromètre de validation, la motion pourrait être finalement invalidée. Cela soulève une question troublante : quelle est la véritable feuille de route politique pour le développement des infrastructures en République démocratique du Congo ?
Si cette motion reflète un acte d’opposition minoritaire ou des luttes de pouvoir internes, elle révèle, une fois encore, les défis de gouvernance et de gestion de coalition au sommet de l’État, des enjeux cruciaux pour l’avenir politico-économique de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net