Dans le cadre du Projet d’appui à la connectivité et au transport (PACT), Liliane Musau, experte en charge du genre, a tiré la sonnette d’alarme ce dimanche 24 novembre. Dans un souci de prévention contre les violences basées sur le genre (VBG), elle a plaidé pour l’adoption immédiate et systématique d’un code de bonne conduite par tous les travailleurs mobilisés sur le chantier de bitumage reliant Mbuji-Mayi, Kabinda et Mbanga. Pour cette experte, il ne s’agit pas seulement d’une formalité administrative, mais d’une mesure impérative pour garantir la sécurité et la dignité des populations locales.
Dans une interview accordée à Radio Okapi, Liliane Musau n’a pas mâché ses mots. « Ce code de bonne conduite doit être lu, traduit dans la langue des travailleurs, et signé par chacun d’entre eux. Ceux qui refuseraient de s’y conformer devront quitter le projet », a-t-elle précisé. Une déclaration qui reflète l’ampleur du problème que pourrait engendrer la présence d’une main-d’œuvre hétérogène et majoritairement non locale attirée par ce projet d’envergure.
Le chantier, synonyme de dynamisme économique et de modernisation, n’est pas sans risques collatéraux. Les grands travaux d’infrastructure tels que celui-ci s’accompagnent souvent d’une multitude de défis sociaux, et le principal danger ici réside dans l’éventualité d’une exacerbation des violences sexuelles et basées sur le genre. Selon Liliane Musau, l’abondance et la diversité de la main-d’œuvre peuvent être un terreau fertile pour l’exploitation des populations vulnérables.
Pour réduire ces risques et atteindre l’objectif ambitieux de « zéro cas de VBG », une organisation non gouvernementale a été engagée afin d’assurer des actions de proximité. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie globale visant à sensibiliser, prévenir et accompagner les éventuelles victimes. « Il est fondamental que tout cas signalé soit pris en charge efficacement, car la sécurité et la dignité des communautés locales ne sont pas négociables », a-t-elle martelé.
Ce projet incarne un dilemme complexe : d’une part, il promet une amélioration du réseau routier bénéfique pour l’économie locale et la connexion entre les provinces; d’autre part, il met en lumière les défis humains et sociaux qui, s’ils sont ignorés, pourraient compromettre les avantages escomptés. À travers ce plaidoyer, Liliane Musau pointe une réflexion indispensable sur les impacts sociaux des grands projets de génie civil en République Démocratique du Congo. Pourra-t-on relever le défi de conjuguer progrès et respect des droits humains ?
Source: radiookapi.net