Depuis le début de la semaine, une interdiction à l’usage de la monnaie ougandaise, le shilling, dans les transactions financières à Watalinga, une chefferie du territoire de Beni, met en lumière des défis économiques complexes à la frontière entre la RDC et l’Ouganda. Cette mesure, initiée par le colonel Ehuta Omeonga, administrateur de Beni, vise à renforcer l’utilisation du franc congolais, mais se heurte à des obstacles majeurs, particulièrement le manque d’infrastructures financières.Ce que cette situation souligne, c’est l’enclavement de la région de Watalinga, ce qui conduit la population à une quasi-dépendance des échanges commerciaux avec l’Ouganda, rendant la prise de cette nouvelle directive encore plus difficile à appliquer. Odette Zawadi, présidente de la société civile locale, explique que cette dépendance historique à la monnaie ougandaise est enracinée, au point que certains habitants n’ont jamais manipulé de francs congolais.L’appel au désenclavement de la région résonne donc comme une réponse logique et impérative pour permettre une meilleure circulation du franc congolais, notamment à Kamango, le chef-lieu. « La population est prête à adopter la monnaie nationale, à condition de disposer des services bancaires nécessaires », souligne la société civile.Cette situation reflète une problématique plus large de connectivité et d’intégration économique des régions frontalières de la RDC. La nécessité d’infrastructures adéquates, telles que des établissements bancaires et des réseaux routiers, est essentielle pour soutenir la mise en place efficace des politiques monétaires. En l’absence de telles structures, l’appel du colonel Omeonga pourrait rester lettre morte, laissant la population locale jongler avec deux réalités monétaires.L’évolution de cette situation pourrait s’inscrire dans un contexte plus large de développement régional, offrant au gouvernement congolais une opportunité d’exercer une influence positive. Élargir l’accès aux services financiers et améliorer l’infrastructure de transport sont des étapes cruciales que Kinshasa doit envisager pour éviter l’enracinement de ce type de défis économiques dans le futur.
Source: radiookapi.net