Lubumbashi, la seconde plus grande ville de la République Démocratique du Congo, a été le théâtre ce week-end d’importantes déclarations présidentielles autour d’une question cruciale : la révision constitutionnelle. Le Président Félix-Antoine Tshisekedi, lors de son allocution galvanisante à la Place Moïse Tshombe, a abordé avec fermeté ce sujet sensible, souvent entouré de rumeurs de troisième mandat. Cependant, il a catégoriquement réfuté tout lien entre ses propos et l’idée d’un troisième mandat, s’adressant ainsi directement aux inquiétudes suscitées par les spéculations politiques.
Mais pourquoi ce thème revient-il avec insistance dans le débat public congolais ces dernières semaines ? La réponse paraît se trouver dans l’article 217 de la Constitution actuelle, qui autorise la RDC à conclure des traités impliquant un abandon partiel de souveraineté pour promouvoir l’unité africaine. « Ce qui est illogique, c’est de ne pas reconsidérer une telle disposition qui perpétuerait la balkanisation de notre pays », a estimé Tshisekedi.
Toutefois, une partie de la classe politique congolaise réagit avec une vive opposition. Delly Sesanga, président du parti Envol, s’est emparé de son droit de réponse, qualifiant de « faux bruit » l’interprétation du Président et rejetant catégoriquement toute notion de cession de territoires sous couvert de cet article controversé.
En parallèle, Martin Fayulu réfute les intentions prêtées au Président et émet un rappel cinglant à l’endroit de Tshisekedi quant au dernier alinéa de l’article 214, stipulant que tout changement territorial nécessite l’accord populaire par référendum. Une lecture que Claudel-André Lubaya et Moïse Katumbi alignent, exigeant non pas un changement de Constitution mais bien de leadership.
Dans ce contexte chargé et complexe, que devient la voix du peuple congolais ? Le recours au référendum, évoqué par le Président, suffira-t-il à apaiser les tensions ? La question reste ouverte. Ce qui est certain, c’est que ce débat politique qui occupe les unes des médias et anime les discussions en République Démocratique du Congo, reflète une réalité immédiate : la stabilité politique du pays est en jeu. Le président, accusé de s’écarter du consensus national, doit faire face à la vive critique de ses opposants, lesquels le somment de reconsidérer ses priorités.
Source: radiookapi.net