Dans un geste audacieux visant à réinstaurer l’ordre urbain, le maire de la ville de Beni, située dans la province volatile du Nord-Kivu, a lancé un ultimatum de 48 heures à l’attention des commerçants et propriétaires de biens situés dans des espaces stratégiques de la ville. Quel est donc l’intérêt de cette directive municipale inattendue ? Annoncée par le commissaire supérieur principal, Jacob Nyofondo Tekod’al, cette mesure vise à forcer les propriétaires de boutiques, magasins, restaurants, et autres établissements à se faire enregistrer auprès de la mairie.
Souvent perçue comme une région spontanée sans régulations strictes, la ville de Beni tente ici de régulariser l’occupation des espaces publics, en mettant fin à une pratique répandue mais illégale de vente de terrains. Les titres de propriété foncière, jusqu’ici tenus pour acquis par les protagonistes locaux, se voient dénués de toute valeur juridique, ce qui pourrait bien modifier profondément le paysage urbain et économique.
À travers cette initiative, les autorités municipales cherchent non seulement à clarifier les règles, mais aussi à prévenir les conflits fonciers dont la ville a déjà été témoin à plusieurs reprises. Le message est clair : respectez la nouvelle procédure ou faites face à des sanctions sévères. Cette action municipale soulève des questions quant à la réaction des habitants et à l’éventuelle résistance des acteurs économiques en place. S’agit-il d’une démarche nécessaire pour remettre de l’ordre ou risque-t-elle d’engendrer de nouvelles tensions dans un climat déjà fragile ?
Les prochaines heures seront cruciales pour observer l’efficacité de cette politique. Reste à savoir si ce coup de semonce sera suffisant pour instaurer une gestion ordonnée et durable des propriétés à Beni, contribuant à une évolution positive de cette métropole du Nord-Kivu.
Source: radiookapi.net