La réouverture tant attendue de l’école primaire Mulekya à Beni ne fait pas oublier la précarité qui règne. Située dans un Nord-Kivu marqué par l’activisme des rebelles ADF, cette école avait été déplacée temporairement à Butsili, un déracinement causé par les violences qui pèsent lourdement sur la population locale.
Ce lundi 11 novembre, les cours ont enfin repris à Sayo, mais l’heure n’est pas à la sérénité. Le directeur de l’établissement, Valentin Paluku, tire la sonnette d’alarme sur une situation critique : celle des enseignants nouvelles unités. Ceux-ci, en attente de mécanisation, survivent péniblement grâce aux contributions de leurs collègues, un système de solidarité qui ne saurait perdurer.
« Nous avons cinq enseignants payés par le Gouvernement, mais les quatre autres sont des nouvelles unités en attente de mécanisation. Actuellement, ils reçoivent environ 40 000 franc congolais par mois grâce aux cotisations de leurs collègues. Cette situation est intenable, car un enseignant ne devrait pas subvenir aux besoins d’un autre », déclare Valentin Paluku.
Avec 170 élèves présents, l’EP Mulekya accuse une forte baisse de fréquentation depuis l’attaque des ADF, qui a contraint de nombreuses familles à se réfugier ailleurs. Pour ces enfants, parcourir plus de 5 kilomètres chaque jour depuis Ngongolio et Butsili pour se rendre à l’école est un défi quotidien.
Comment garantir un avenir à ces élèves et leurs enseignants sans un soutien accru des autorités ? Les familles espèrent une rapide amélioration de la situation. En attendant, la question de la sécurisation et de l’éducation dans cette région en proie aux conflits reste posée. Une réalité alarmante qui nécessite une action immédiate des décideurs politiques afin d’assurer une éducation stable et sécurisée pour les générations futures.
Source: radiookapi.net