Dans le territoire isolé de Wamba, situé dans la province du Haut-Uele, les exploitants miniers artisanaux ont élevé la voix face à une décision récente du gouverneur provincial. Réunis en assemblée générale à Bolebole, ces acteurs du secteur minier, essentiels à l’économie locale, ont exprimé leur opposition à toute mission d’inspection ou d’évaluation sur leurs sites. Leurs préoccupations ne sont pas nouvelles, mais elles prennent aujourd’hui une résonance particulière.
Cette résistance s’éclaire à la lumière d’expériences passées : le président des exploitants, Dieudonné Batekonde, souligne notamment le risque de voir leurs précieuses concessions amputées au profit des autorités. Comment ne pas se souvenir de précédents douloureux où, d’anciens collègues ont vu la taille de leurs sites réduits par des décisions administratives inattendues ? Pour ces artisans de la mine, le spectre d’une telle répétition justifie toute leur appréhension.
Mais au-delà de la crainte, c’est également une question de principes légaux qui motive leur opposition. Selon Batekonde, une mission de ce genre devrait uniquement être initiée à la demande expresse d’un exploitant, et non décidée unilatéralement par le pouvoir provincial. Une rencontre préalable avec les autorités aurait sans doute pu apaiser les esprits et éclaircir les intentions de cette mission, envisagée sans consultation.
Quant au gouverneur du Haut-Uele, il a signé l’ordre de mission en date du 19 septembre, un geste qui, pour de nombreux exploitants, semble unilatéral et précipité. Dans ce bras de fer silencieux entre gouvernance provinciale et acteurs locaux, l’enjeu est double : assurer la transparence dans la gestion des richesses naturelles tout en préservant les intérêts des petites communautés minières.
Face à ce climat de méfiance, quelle direction prendra ce dossier minier ? La communication semble être la clé pour pacifier le dialogue et éviter une crise qui risque de fragiliser davantage un secteur crucial pour l’économie locale.
Les stakes sont élevés, et les parties engagées doivent se demander : peut-on avancer sans confiance partagée ?
Source: radiookapi.net