Dans la province du Maniema, l’Association africaine de droits de l’homme (ASADHO) a lancé un appel retentissant, le lundi 28 octobre, pour l’abolition de la taxe sur le Certificat de contrôle technique obligatoire (CCTO). Considérée par l’organisation comme une simple escroquerie, cette taxe soulève des questions cruciales sur la gestion des recettes provinciales au cœur de la République Démocratique du Congo.
Yango Katchelewa, président de l’ASADHO au Maniema, s’indigne de l’application de cette taxe dans une province dépourvue de toute infrastructure de contrôle technique. Depuis la création de la Direction générale des recettes du Maniema (DGRMA), aucun garage n’est disponible pour certifier l’état mécanique des véhicules, rendant ainsi la taxe injustifiable. « La DGRMA cherche à escroquer les paisibles populations », déclare-t-il avec véhémence.
Alors que la DGRMA s’apprête à intensifier le contrôle des documents auprès des conducteurs, Yango Katchelewa souligne le besoin d’un recouvrement taxatoire plus équitable. « Nous voulons soutenir le gouverneur dans ses initiatives, mais nous l’exhortons à être attentif à ne pas se laisser entraîner dans de mauvaises pratiques », insiste-t-il. Pour lui, la collecte de la taxe de CCTO reste illégitime tant que les conditions nécessaires pour son application ne sont pas réunies.
Yango Katchelewa avertit contre tout recouvrement arbitraire : « Nous appelons à la prudence la directrice de la DGRMA afin d’éviter des pratiques abusives. Toute personne impliquée dans le recouvrement illégitime de cette taxe devra répondre devant la justice », prévient-il.
Ce débat soulève une fois de plus des questions essentielles sur la gouvernance fiscale en RDC. Comment justifier une taxe sans services associés? La province du Maniema est-elle à l’aube d’une réforme nécessaire de son système de collecte des impôts?
Source: radiookapi.net