Dans le Nord-Kivu, un tandem singulier se forge entre civils et militaires, transcendant le simple cadre professionnel pour plonger dans l’intime des relations familiales. En effet, des mariages inattendus se lient, tissant un réseau de confiance et d’entente entre deux mondes souvent perçus comme antagonistes. Samedi dernier, le 19 octobre, la ville de Goma a été le théâtre d’une rencontre entre membres des cellules de paix et de développement des quartiers (CPDQ), visant à encourager ces unions.
Ces alliances, loin d’être de simples anecdotes des relations humaines dans le tissu congolais, revêtent un rôle de stabilisateur social, soutient Emérence Wabingwa, première vice-présidente du CPDQ du quartier Mabanga – Sud. En s’unissant à une femme locale, le militaire ne se contente pas d’intégrer une famille, mais se tisse dans le maillage complexe de la communauté locale, apaisant craintes et préjugés.
La conseillère municipale, Nihibizi Akili Jeanne, affirme sans ambages que ces mariages servent de catalyseurs à la coopération civilo-militaire, arguant qu’une femme mariée à un militaire peut, par son influence douce, véhiculer une image humaine de ce dernier au sein de son cercle familial : « Montre que le militaire n’est pas l’ennemi, ni le démon. » Ainsi, la cohabitation s’en retrouve adoucie.
Du côté de la direction communautaire, Fidèle Andera, un acteur influent de la réunion, appelle à un soutien manifeste de ces unions. Des dangers émergent, dit-il, quand des militaires cherchent fortune matrimoniale ailleurs : « Si nos filles ne veulent plus d’eux, qu’ils ne se tournent pas vers nos ennemis. »
Le colonel Njike Kaiko, porte-parole militaire, souligne pour autant que des campagnes de légalisation des mariages sont périodiquement orchestrées, consolidant ces alliances entre civils et forces de sécurité. Cette stratégie encourageante laisse entrevoir un Nord-Kivu où mariages et sécurité s’entrelacent pour forger un avenir plus pacifique.
Source: radiookapi.net