Face à l’urgence environnementale que subit Kinshasa, les travaux d’assainissement lancés depuis quelques semaines dans certaines de ses communes représentent une lueur d’espoir dans un paysage urbain souvent confronté à des défis écologiques majeurs. Ngiri-Ngiri, Kasavubu, Kalamu, tout comme certaines parties de Ngaliema, sont actuellement sous le regard attentif des autorités municipales qui, en partenariat avec divers acteurs civiques, s’efforcent de redonner un visage propre à la capitale.
Toutefois, ce tableau dynamique est terni par une triste réalité : l’apathie de certaines fractions de la population kinoise. Malheureusement, les gestes irresponsables perdurent, à l’image de ces bouteilles et sachets qui, inadéquatement éliminés, obstruent les caniveaux fraîchement nettoyés. Un résident, témoin du dilemme, confie : « Malgré les efforts visibles pour purifier notre environnement, les résidents continuent de traiter nos caniveaux comme des décharges publiques. »
Ce constat soulève la question cruciale de l’absence de stratégies d’assainissement pérennes dans certaines communes de Kinshasa. « On se souvient d’une époque où les poubelles publiques faisaient partie du décor urbain, » se remémore un habitant nostalgique. Les lacunes actuelles dans les infrastructures d’élimination des déchets perpétuent ce cycle préoccupant d’incivisme écologique.
Pour apporter une réponse durable à ce fléau, Yves Bolombelo, ancien cadre au département de l’Environnement à Kinshasa, plaide pour une réponse multidimensionnelle incluant à la fois les actions de sensibilisation et l’application de sanctions. Stimuler la sensibilisation, sans oublier de responsabiliser les citoyens à travers des mesures coercitives, pourrait s’avérer être le catalyseur dont Kinshasa a besoin pour un véritable changement.
En parallèle, tous les bourgmestres devront présenter leurs plans de développement au niveau communal à l’Hôtel de ville ce vendredi, une initiative qui pourrait permettre de repenser certains aspects clés du dispositif d’assainissement urbain, et d’adopter une approche globale pour enrayer ces pratiques polluantes. L’avenir de l’environnement urbain de Kinshasa repose sur une collaboration étroite entre les citoyens, les autorités locales et les partenaires pour inverser une tendance largement préoccupante. En définitive, la solution ne réside pas seulement dans les actes, mais dans la transformation fondamentale des habitudes et des mentalités.
Source: radiookapi.net