Au cœur de l’hémicycle de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, une nouvelle polémique secoue le paysage politique et économique du pays. Ce mercredi 16 octobre, les députés nationaux ont élevé la voix face à un dépassement budgétaire s’élevant à plus de 15 000 milliards de francs congolais, soit un gouffre financier de plus de 5 milliards de dollars américains dans l’exécution du budget 2023.
La controverse s’articule autour du constat fait lors du débat général suivant la présentation somme toute explosive du projet de loi portant réédition des comptes pour l’exercice en question, présentée par le ministre des Finances devant le parlement. Selon l’opposition parlementaire, ce serait plus de la moitié des dépenses qui auraient été effectuées sous la procédure dite d’urgence par nul autre que le ministre sortant des Finances, Nicolas Kazadi.
Quel en est le prix à payer ? Le président du Groupe parlementaire de l’opposition, Christian Mwando Nsimba, rappelle que ces manœuvres ont conduit à des détournements d’une ampleur inquiétante. Le ton monte alors que ce dernier, élu du territoire de Moba, demande fermement l’ouverture d’une enquête parlementaire afin de faire la lumière sur les paiements exécutés sous pression par Nicolas Kazadi. Le vote d’une motion de défiance visant le ministre du Budget, Aimé Boji, est aussi évoqué pour incompétence présumée.
Plus curieusement, 450 milliards de francs congolais de dette intérieure n’ont pas obtenu certification et demeurent en procédure d’urgence. En parallèle, l’investissement crucial sur le programme PDL-145 T semble atrophié, avec seulement 6,96 % des paiements effectués.
Dans une critique amère du manque de vision pour l’avenir économique du pays, la députée Kabwite de l’Union sacrée déplore la sous-exécution flagrante du budget d’investissement. « Toutes nos ressources sont englouties dans les dépenses courantes au détriment d’un investissement structurant. Comment pouvons-nous espérer éradiquer la pauvreté sans un investissement dans les secteurs majeurs ? », interroge-t-elle.
Après cinq heures de débats intenses, le projet de loi ainsi que le collectif budgétaire 2024 ont tout de même été acceptés mais laissent un pays face à de sérieux questionnements sur sa gestion financière. Ces développements marquent un point de tension sur l’actualité politique RDC, avec des répercussions qui risquent de se faire sentir dans le temps. L’évolution de cette crise en RDC sera scrutée de près par les médias congolais et à l’échelle internationale.
Source: radiookapi.net
