La localité d’Eringeti, située à environ 90 kilomètres au nord de Beni, en République Démocratique du Congo, est actuellement le théâtre d’une crise silencieuse mais dévastatrice. Plus de deux cents cas de malnutrition ont été enregistrés ces trois derniers mois, selon Jonas Kakule Mutseke, l’infirmier titulaire du centre de santé de la localité. Cette situation alarmante, où des femmes enceintes, des mères allaitantes et des jeunes enfants sont principalement touchés, est une conséquence directe des conflits armés persistent dans la région.
Face à cette crise, la question qui émerge est la suivante : pourquoi en sommes-nous encore là en 2024, en proie à des problèmes de malnutrition aussi aigus dans une région potentiellement riche et fertile ? L’insécurité empêche les populations d’accéder à leurs champs, réduisant ainsi leurs capacités à subvenir à leurs besoins alimentaires. D’après Jonas Kakule Mutseke, 44 personnes souffrent de malnutrition sévère et 166 de malnutrition modérée, une situation qui, si elle n’est pas rapidement adressée, pourrait avoir des conséquences dramatiques.
Mais au-delà des chiffres, ce sont les vies humaines et les espoirs d’un avenir meilleur qui sont en péril. En tant que représentant du centre de santé, Kakule Mutseke implore le gouvernement de restaurer la paix en coordination avec les acteurs humanitaires pour fournir le soutien nécessaire. Des interventions d’urgence et un retour à la stabilité sont essentiels pour permettre aux habitants de retrouver l’accès à leurs terres agricoles et s’assurer d’une sécurité alimentaire durable.
En attendant, les agriculteurs locaux n’ont souvent d’autre choix que de compter sur de petits jardins faits de bric et de broc, cultivés sur leur propre parcelle, pour survivre. Ce modèle de subsistance précaire met en lumière non seulement l’urgence d’une solution pérenne mais aussi une invitation à une réflexion plus large sur l’évolution de la sécurité alimentaire et humaine en RDC.
Source: radiookapi.net