Dans un contexte déjà tendu, les prisons de Kangbayi à Beni et Kakwangura à Butembo, au Nord-Kivu, font face à une menace sanitaire croissante. Le Dr. Nicaise Mathe, responsable de la sous-coordination du Programme national multisectoriel de lutte contre le Sida (PNMLS), a révélé l’existence de cas de VIH-SIDA et de tuberculose dans ces établissements pénitentiaires lors d’une interview accordée à Radio Okapi le 8 octobre. Cette annonce fait surgir une inquiétude palpable : celle de la contagion entre prisonniers et vers l’extérieur, une fois ces derniers libérés. « Nous redoutons que les détenus ne reçoivent pas de soins appropriés, ce qui pourrait mettre en péril la communauté à leur sortie, » indique-t-il.
Face à cette situation préoccupante, la réponse proposée se doit être aussi immédiate que stratégique. Le Dr. Mathe insiste sur la nécessité d’assurer un approvisionnement continu en antirétroviraux (ARV) pour les séropositifs, mais aussi d’intensifier les campagnes de dépistage au sein des prisons. L’importance des pairs éducateurs est également soulignée comme pierre angulaire d’une stratégie de sensibilisation à long terme. Ces enseignants au sein des murs carcéraux pourraient jouer un rôle crucial dans l’information et l’accompagnement des détenus, conditionnant l’accès aux soins nécessaires.
Le responsable local de la lutte contre le Sida appelle à une coalition d’aides, invoquant l’appui de la MONUSCO et du CICR pour former les pairs éducateurs et organiser davantage de dépistages, ce qui pourrait représenter un tournant décisif dans la gestion de cet enjeu critique. L’heure est à la mobilisation pour éviter que ce foyer d’infection ne se transforme en une épidémie incontrôlable, tant au niveau de l’actualité RDC que pour la sécurité sanitaire de la nation.
Source: radiookapi.net