L’industrie du bois, pilier essentiel de l’économie mondiale, est aujourd’hui au cœur d’un scandale environnemental de grande envergure. Au cœur de cette controverse, la région de l’Ituri en République Démocratique du Congo (RDC), dont les forêts luxuriantes se vident de leur richesse sans la moindre retombée pour leur pays d’origine. Le Groupe de travail climat Réduction des émissions provenant du Déboisement et de la Dégradation des forêts rénové (GTCRR) ne mâche pas ses mots. Dans une déclaration véhémente, l’organisation fustige l’exportation illégale de bois vers l’Ouganda, qui, selon elle, tire profit de crédits carbones pour du bois qu’il n’a pas produit.
En visitant Bunia ce dimanche 6 octobre, le GTCRR a soulevé une question brûlante : comment un pays, producteur légitime, peut-il être privé de ses droits économiques au profit d’une nation voisine? La disparition de la trace des bois congolais, dès leur arrivée en Ouganda, souligne une lacune stratégique majeure dans la gestion des ressources forestières de la RDC. « Le manque d’un parc à bois en Ituri est la pierre d’achoppement de cette crise », souligne Dieudonné Losa, coordonnateur du GTCRR. Sans infrastructures adéquates pour traquer le bois de sa source au marché, la RDC voit ses richesses s’évaporer.
Pourtant, une lueur d’espoir semble poindre. Avec le soutien du Fonds forestier national (FFN), un projet ambitieux se dessine : la création d’un parc à bois en Ituri et la mise en place d’une politique rigoureuse de reboisement. Annoncés par le directeur général du FFN lors d’une rencontre avec le gouverneur de la province, ces travaux visent à fortifier la traçabilité, promesse d’un avenir où la RDC ne serait plus spectatrice mais actrice de son développement écologique. Charges et contre-charges, le débat autour de la gestion des ressources naturelles en RDC attire l’attention mondiale alors que la question de l’environnement se lie indéniablement au développement économique. En s’attaquant à la corruption et en promouvant la transparence, la République Démocratique du Congo pourrait enfin transformer ses défis en opportunités, alignant ses réalités économiques à la lutte mondiale contre le changement climatique.
Source: radiookapi.net