Dans un éclatant cri du cœur, les élèves des écoles primaires publiques de la commune Lubunga, située à Kisangani dans la province de Tshopo, ont pris la rue. Ce lundi 7 octobre, leur exaspération face à la grève persistante de leurs enseignants s’est matérialisée sous la forme d’une marche de protestation parcourant les principales artères de cette zone urbano-rurale. Des chants résonnaient au rythme de leurs pas, exigeant la reprise sans délai des cours suspendus.
Depuis le début de la nouvelle année scolaire, le silence des salles de classe trahit une absence frustrante d’activités éducatives dans plusieurs écoles primaires publiques de Lubunga, y compris les écoles Lualaba, Mufaume et Lula. Cette interruption de l’éducation soulève des questions cruciales : qu’est-ce qui empêche réellement la reprise des cours malgré la suspension officielle de la grève ? Gabriel Apama, un acteur clé des négociations entre les syndicats et le gouvernement, avait pourtant annoncé un retour à la normale.
Face à cette agitation estudiantine, la réaction du gouvernement provincial ne s’est pas fait attendre. Alain Mwimbi, ministre provincial par intérim chargé de l’Enseignement, a décrit cette manifestation comme une ‘instrumentalisation des élèves par les enseignants’, ajoutant ainsi une dimension polémique à la situation complexe que vivent les parents et les élèves. Pour apaiser les tensions, il s’est déplacé jusqu’à Lubunga, conviant les acteurs éducatifs à une réunion d’urgence, espérant ainsi réorienter le dialogue vers la reprise des cours.
Ainsi, la question incessante demeure : combien de temps encore ces jeunes devront-ils attendre pour reprendre le chemin de l’école, une institution centrale dans leurs envies de futurs réalisés ? La situation actuelle reflète bien plus qu’un simple conflit local ; elle éclaire sur les défis structurels auxquels est confronté le secteur éducatif de la RDC, mettant à nue la fragilité d’un système qui, à maintes reprises, peine à garantir le droit à l’éducation pour tous. La société congolaise se trouve une fois de plus à un carrefour décisif, où se dessine peut-être l’avenir même des générations futures.
Source: radiookapi.net