**Goma : Une campagne de vaccination pour protéger les plus jeunes des conséquences du conflit**
Le dilemme de la santé publique en République Démocratique du Congo reste crucial, notamment dans la région de Goma, où les défis sont exacerbés par les déplacements forcés dus aux conflits. Du 7 au 12 octobre, une campagne de vaccination d’envergure vise à assurer la protection des enfants âgés de 0 à 59 mois contre diverses maladies, ciblant particulièrement les déplacés de guerre.
Soutenue par Médecins Sans Frontières, cette initiative est menée dans l’aire de santé de Buhimba, une zone où réside une population de 400 000 personnes, mélange d’autochtones et de déplacés. Dans cette région marquée par l’instabilité, l’accès aux soins ne relève pas du luxe, mais d’une nécessité vitale. Les conditions de vie précaires ajoutent une dimension urgente à cette intervention médicale.
Dans un site aménagé à proximité du dispensaire mobile de Bulengo, situé à une dizaine de kilomètres de Goma, une armée d’agents de santé est déjà sur le pied de guerre pour administrer les précieux antigènes. Ces vaccins, indispensables à la survie des jeunes enfants, sont prodigués soit par injection, soit par voie orale, en fonction des besoins.
Les enfants âgés sont nombreux à avoir manqué plusieurs vaccinations obligatoires en raison des multiples déplacements induits par l’insécurité omniprésente dans leurs régions d’origine. Les organisations sanitaires ont lancé l’alarme après avoir enregistré un nombre alarmant de décès parmi cette population jeune et vulnérable.
« C’est une campagne de vaccination multi antigène exclusivement destinée à ceux en conflit avec leur calendrier vaccinal et les enfants ayant reçu une seule dose de BCG », précisent les responsables sanitaires. L’identification de ces enfants représente une avancée majeure dans la lutte contre les épidémies récurrentes telles que la rougeole et le choléra.
Durant six jours, cette offensive médicale couvera vingt sites accueillant des déplacés, parmi lesquels Bulengo, Kinyogote, et CEPAC. Cette mobilisation massive illustre les réponses tangibles apportées aux défis sanitaires auxquels fait face la RDC, affirmant ainsi la détermination du pays à améliorer la situation sanitaire de ses citoyens, malgré des conditions parfois effroyables.
La singularité de cette campagne réside non seulement dans son ampleur, mais également dans son potentiel à freiner la propagation d’épidémies dans les camps et les villages alentours. Elle souligne un défi national qui ne cesse de croître en intensité en raison de l’instabilité politique et de l’insécurité récurrente. Serait-ce enfin une lueur d’espoir pour la santé des enfants du Nord-Kivu ?
Source: radiookapi.net