Dans la province enclavée de la Tshopo, le quotidien des habitants ressemble souvent à un parcours du combattant. L’accès à l’eau potable, un bien essentiel, a longtemps été un luxe pour ceux vivant le long de la Route nationale 4, une voie cruciale reliant Kisangani aux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Une lueur d’espoir transparaît grâce à l’intervention salvatrice de l’ONG Tropenbos RDC.
Cette ONG, généralement reconnue pour sa lutte en faveur de la préservation forestière, surprend en jetant son dévolu sur l’eau potable. Loin d’être une digression dans sa mission, elle enrichit son acte en exploitant les synergies entre l’environnement et la santé humaine. En partenariat avec Joint for Water, Tropenbos RDC a récemment effectué un tournant marquant avec la construction de huit forages dans les villages de Bafwaboli, Basugo, Bapondi, Bafwabula, Bafwamogo, Batama, Baego, et Bafwapada. Ces réalisations en infrastructures hydrauliques redéfinissent le quotidien des résidents. Les longues marches pour trouver une source d’eau semblent désormais appartenir au passé, suscitant un soulagement unanime parmi les riverains.
Ainsi s’exprime une bénéficiaire satisfaite : « Nous sommes très satisfaits parce qu’il fallait faire des kilomètres pour avoir de l’eau. Maintenant, je peux puiser de l’eau autant de fois que je le veux, sans beaucoup de peine ». Les récits personnels abondent, peignant un tableau de renouveau et de répit.
Alphonse Maindo, directeur pays de Tropenbos RDC, clarifie la démarche de son organisation : « Si vous voulez que les gens puissent préserver la forêt, il faut aussi qu’ils soient en bonne santé. Si les gens ne sont pas en bonne santé, ils chercheront à couper les arbres de manière désordonnée pour se soigner. L’eau et la forêt sont intimement liées », souligne-t-il, liant ainsi de façon inextricable l’accès élémentaire à l’eau à la conservation forestière.
Cependant, les autorités scientifiques, tel que Zoé Kazadi, chimiste et professeur à l’Université de Kisangani, restent vigilantes sur les enjeux sanitaires. Il ne suffit pas de fournir de l’eau ; encore faut-il s’assurer de sa qualité. « Les analyses de cette eau devraient être effectuées trimestriellement ou semestriellement pour garantir sa qualité, et elle devrait également être chlorée », insiste-t-il.
La crise de l’eau potable à Tshopo, loin d’être une anecdote géographique, résonne en accord avec des défis de santé publique globaux. L’initiative de Tropenbos RDC souligne un impératif : la santé des populations et la préservation de l’environnement ne peuvent être dissociées.
Source: radiookapi.net