La capitale congolaise, Kinshasa, vit depuis ce lundi 30 septembre une paralysie inattendue due à la grève des taximen-moto, un service de transport crucial pour la population urbaine. Ces motocyclistes, en colère, ont décidé de faire entendre leur voix contre les tracasseries incessantes dont ils se disent victimes de la part de divers corps de sécurité et services étatiques. Ils pointent du doigt les militaires, policiers et agents des services de transport, qu’ils accusent de les rançonner sans répit.
Dans un acte de défi, ces grévistes ont usé de moyens musclés pour forcer leurs collègues non-grévistes à rejoindre le mouvement, allant jusqu’à agresser des passagers récalcitrants. Cette atmosphère tendue vient mettre en lumière la frustration accumulée face à des pratiques qu’ils qualifient d’illégales, comme les contrôles routiers abusifs et les multiples taxes imposées arbitrairement.
Depuis des semaines, le ras-le-bol était palpable parmi les conducteurs de motos taxis, qui décrivent un « excès de zèle » insupportable de la part des agents de la Police nationale congolaise et de la Police de circulation routière. Cette situation précaire est en outre alourdie par l’implication de civils en tenue et d’autres entités comme les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), venues s’ajouter à cette mêlée d’opérateurs de l’ombre.
Jean-Paul Bongamba, président des motards, présent à Pompage dans la commune de Ngaliema, soutient le mouvement bien qu’il regrette son déclenchement sans concertation. Pour lui, la responsabilité incombe avant tout à l’Etat, qui selon ses dires, devrait apposer une solution définitive aux problèmes que rencontrent les « taxis-moto » de Kinshasa.
Peut-on espérer un apaisement rapide pour cette énième crise en RDC ou est-ce le début d’une nouvelle ère de révoltes sociales contre les abus d’une administration en quête de fonds ? Les autorités seront-elles enfin à l’écoute des préoccupations de ces travailleurs de la route, vecteurs essentiels de la mobilité urbaine ? L’avenir de cette actualité politique en RDC est incertain, mais l’urgence d’une réponse est palpable.
Source: radiookapi.net