La République démocratique du Congo (RDC) se classe tristement parmi les nations aux plus hauts taux de mortalité maternelle au monde. Ce fléau est particulièrement exacerbé dans les zones en proie aux conflits armés, où les infrastructures de santé sont notoirement insuffisantes. Le 26 septembre dernier, Kinshasa a accueilli un atelier crucial réunissant personnel de santé et experts pour envisager des stratégies visant à reverser cette tragique tendance.
Selon les statistiques dévoilées par l’UNICEF en fin d’année 2023, le tableau est sombre : la RDC a recensé à elle seule 6 995 décès maternels en 2022, avec un taux de 547 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2020. Cela situe le pays parmi les cinq premiers contributeurs mondiaux à la mortalité infantile et maternelle. Il est alarmant de noter que, toutes les heures, 32 femmes périssent de complications liées à la grossesse dans le monde, et 3 d’entre elles sont en RDC, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Lors de l’atelier de Kinshasa, le lien entre les zones de conflit et l’aggravation des risques liés à la maternité a été mis en exergue. Une étude qualitative menée par l’Université catholique de Bukavu entre octobre 2022 et août 2023, s’est concentrée sur le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, où les politiques de santé et les défis économiques entravent considérablement la sécurité des femmes enceintes.
Dr Christine Chimanuka, éminente chercheure de l’université, insiste sur l’importance d’une « surveillance renforcée des décès maternels et périnataux » pour identifier clairement leurs causes et envisager des solutions adaptées. De son côté, le Professeur Pacifique Muenabatu prône l’optimisation des infrastructures sanitaires, soulignant qu’un renforcement du système de santé actuel pourrait drastiquement améliorer l’accès aux soins pour tous.
Le rapport découlant de ces réflexions sera soumis au ministère de la Santé afin de garantir un suivi rigoureux. L’heure est à l’urgence. La RDC doit intensifier ses efforts pour inverser cette tendance macabre et protéger la vie de ses mères et de leurs enfants. Face à ces constats accablants, la question se pose : combien de temps encore la RDC peinera-t-elle à sauver ses mères et ses enfants ?
Source: radiookapi.net