**Maniema face à une crise de mortalité maternelle : une lueur d’espoir ?**
La province du Maniema en République Démocratique du Congo se confronte à un fléau silencieux mais dévastateur : la mortalité maternelle. De janvier à août de cette année, le Dr Michel Utchumba, médecin coordonnateur du Programme national de santé de la reproduction, a rapporté 103 décès maternels. Ce chiffre place Maniema parmi les provinces les plus touchées du pays en termes de décès liés à la grossesse. Quelle est la source de cette tragédie persistante ?
Dr Utchumba cite un manque flagrant de matériel médical adapté dans les maternités, un problème récurrent contribuant à ce bilan désastreux. Dans cette lutte cruciale, un geste humanitaire a été fait par l’ASBL Santé Rurale (SANRU) qui, le 20 septembre, a remis des kits d’accouchement au Programme national de santé de la reproduction, assortis d’une moto pour améliorer la mobilité des agents de santé vers les maternités.
Malgré ce don salutaire de 60 kits, Dr Michel Utchumba souligne qu’il s’agit d’un simple répit dans une problématique bien plus complexe. « Avec cette dotation, nous espérons réduire les décès matériels car le Maniema affiche un taux élevé de mortalité maternelle », a-t-il déclaré. Néanmoins, Didier Mukendi, coordonnateur provincial de SANRU, appelle à une augmentation significative des ressources pour réellement inverser la tendance : « Une maternité peut recevoir de deux à quatre accouchements par jour, et un seul kit ne suffit pas pour assumer cette responsabilité, » a-t-il insisté.
L’urgence de la situation au Maniema interpelle sur la nécessité de redoubler d’efforts pour améliorer l’accès aux soins de santé maternelle. Ce drame, bien que localisé, résonne avec la crise mondiale des soins de santé reproductive, mettant en lumière les défis à relever pour atteindre une couverture universelle en santé maternelle.
Ce deuxième geste significatif de SANRU envers les maternités de Maniema pourrait être le prélude à de nouvelles initiatives visant à sauver les vies de nombreuses femmes dans la région. Il est crucial que ces premières avancées soient soutenues par un effort concerté et une mobilisation des ressources qui s’étendent au-delà de simples donations, pour un changement pérenne et significatif.
Source: radiookapi.net