### Shabunda : Un territoire se meurt dans l’enclavement et l’oubli
Le territoire de Shabunda, niché au cœur du Sud-Kivu, souffre d’un isolement accablant, un obstacle majeur que dénonce vivement la société civile locale. S’étendant sur une vaste superficie de plus de 25 000 km², cette région ne bénéficie d’aucune route praticable à ce jour. Conséquence tragique : seule la voie aérienne permet à Shabunda de se connecter avec Bukavu, rendant l’acheminement de produits de première nécessité aussi coûteux que pénible.
En effet, selon la voix alarmante de Me Isaac Kilunga, président de la société civile de Shabunda, les prix exorbitants transforment chaque aspect de la vie quotidienne en un véritable casse-tête. « Nous ne vivons que par la voie aérienne, et que 1 kilo de fret par vol coûte 2 USD, le billet d’avion Bukavu-Shabunda c’est 250 à 300 USD, un sac de ciment se négocie à 100 USD », explique-t-il, ajoutant que des denrées de base comme une bouteille de Primus ou un paquet de sel se vendent à des prix extravagants.
Face à cette situation, le cri d’alarme lancé par la population prend des allures de requiem pour un territoire à bout de souffle. Ils appellent à l’aide des autorités congolaises et des partenaires internationaux, réclamant l’ouverture ou la réhabilitation des voies de communication.
Dans cette contrée où la vie semble s’échapper petit à petit des mains de ses habitants, le gouverneur de province Jean-Jacques Purusi a constaté de ses yeux la misère qui mine Shabunda. Un observateur pourrait se demander, qu’est-ce qui retarde la réponse à tant de souffrances ? La réponse réside peut-être dans une prise de conscience urgente que « c’est la route qui conduit au développement d’un peuple ». Alors, à quand la fin du calvaire pour ce territoire congolais ?
**Pour congoquotidien.com**, il est crucial de rappeler que l’évolution de la sécurité en République Démocratique du Congo passe aussi par des solutions infrastructurelles. L’amélioration des routes à Shabunda pourrait être un début vers un quotidien meilleur, rompant le cycle de la pauvreté engendré par l’isolement. La voie du développement passe certes par la route, et les habitants de Shabunda attendent que ces mots prennent vie sous forme d’actions concrètes.
Source: radiookapi.net
