À Moba, dans la province du Tanganyika, le paisible paysage éducatif est ébranlé par une grève inédite des enseignants membres du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO). Alors que dans d’autres régions du pays, l’effervescence des mouvements syndicaux semble s’atténuer, les enseignants de Moba, eux, persistent et signent leur détermination à ne pas céder. Cette fermeté a été réaffirmée lors de leur assemblée générale extraordinaire le mercredi 18 septembre.
Cette grève s’inscrit dans un momentum de revendication sociale où les promesses gouvernementales peinent à atténuer les revendications salariales croissantes. Malgré l’augmentation annoncée de 50 000 francs congolais sur les salaires, les enseignants de Moba estiment que cet ajout reste dérisoire face au coût de la vie. Placide Muyumba, secrétaire permanent du SYECO/Moba, explicite cette colère latente : « Le SYECO venait de recevoir le virement de 50 000 francs congolais qui n’ajoute rien à la vie sociale des enseignants actuellement, par conséquent nous vous informons que le SYECO/Moba progresse avec le mouvement de grève jusqu’à nouvel ordre ».
Mais cette mobilisation n’est pas sans tension. Le syndicat met en garde les autorités scolaires qui semblent recourir à l’intimidation pour pousser les enseignants à reprendre le chemin des classes. Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés ces professionnels, pris entre les exigences de leur métier et la nécessité de défendre leurs droits socio-économiques. Les mots de Placide Muyumba résonnent comme un appel à la solidarité : « Nous mettons en garde tous les chefs d’établissement qui passent par les mots d’intimidation et toutes les autorités que se cachent derrière la DYNACOPE ».
En parallèle, une autre ombre vient assombrir le tableau. Les enseignants dénoncent des ponctions inexpliquées sur leurs salaires, effectuées par la banque TMB à Moba. Cette série de retraits, qui n’a fait l’objet d’aucune justification, ajoute à l’exaspération générale. L’enjeu dépasse alors la simple question salariale pour toucher à des problématiques de transparence et de bonne gouvernance.
Ce scénario, qui se déroule à Moba, illustre une réalité persistante dans le secteur éducatif de la République Démocratique du Congo. À l’heure où l’on prône une répartition équitable des ressources économiques, les enseignants de Moba lancent un cri du cœur pour une reconnaissance de leur travail à sa juste valeur.
Source: radiookapi.net