Dans la région de Yangambi, au cœur de la province de Tshopo, se dessine une ambition, celle d’accroître la productivité agricole au sein de cette partie de la République Démocratique du Congo. Ce projet novateur est porté par le Centre de recherche forestière internationale-Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF) qui, soutien financier de l’Union européenne à l’appui, a entamé le 17 septembre la distribution de plus de 50 tonnes de semences de qualité.

Quel impact cette initiative aura-t-elle sur l’économie locale et sur la sécurité alimentaire dans la région ? Le maïs, le riz et l’arachide, trois cultures phares et adaptées aux terres de Tshopo, constituent les semences mises à disposition; chaque bénéficiaire, qu’il s’agisse d’associations, d’églises ou d’écoles, reçoit des quantités variables entre 12,5 kg et 60 kg selon le type de culture. Avec ces mesures, le projet FORETS espère voir une augmentation significative, de l’ordre de 30%, de la production agricole.

Témoignant de cette initiative prometteuse, Pauline, fille d’un agriculteur, explique avec enthousiasme : « Nous avons déjà apprêté deux hectares pour semer le riz et les arachides ». Une joie partagée par les nombreux bénéficiaires, tous engagés dans cette entreprise de renouvellement agricole.

Et ce n’est pas tout. En complément, vingt agriculteurs multiplicateurs ont reçu, lors de la saison agricole A de 2024, sept tonnes de semences de base fournies par l’Institut national de recherche agricole (INERA). Rançonnée par le projet FORETS, une partie de cette production a été réinjectée pour cette saison agricole B.

Dans un souci de pérennité et de qualité, le CIFOR a également pris le soin de recycler près d’une centaine de moniteurs agricoles. Leur mission : accompagner les agriculteurs jusqu’à la récolte et assurer un suivi rigoureux de cette révolution agricole silencieuse. « Après la récolte, les bénéficiaires rembourseront en nature les quantités qu’ils ont reçues, sans intérêt avec le soutien du SENASEM pour le contrôle de qualité », précise Modeste Feno, expert du CIFOR.

La région de Yangambi, grâce à cette augmentation de production, pourra-t-elle devenir un modèle de la résilience agricole en Afrique centrale ? Seul l’avenir nous le dira, mais pour l’heure, c’est un pas de plus vers une amélioration tangible de la qualité de vie locale et un renforcement de l’économie congolaise.
Source: radiookapi.net