Dans un contexte toujours aussi tragique, la crise humanitaire en République Démocratique du Congo prend aujourd’hui une nouvelle dimension, avec la montée alarmante des violences sexuelles au sein de la prison centrale de Makala. Lors de la tentative d’évasion survenue la nuit du 1 au 2 septembre, une liste déjà stupéfiante de femmes violées vient de s’étoffer de 244 noms supplémentaires, soit un total révélé ce lundi 16 septembre devant le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Ngaliema.
Les avocats de la Ligue de la zone Afrique pour la Défense des Droits des Enfants et Élèves (LIZADEL), avec une détermination palpable, ont présenté cette preuve accablante au cours des audiences en tant que représentants des victimes. Les faits en cause soulignent l’ampleur scandaleuse de la violence subie par environ 44 femmes qui ont comparu en justice ce lundi, avec un nombre identique prêt à témoigner le lendemain.
La situation nécessite plus qu’une réponse symbolique : la réquisition d’une expertise médicale complète a été sollicitée et acceptée pour déterminer l’état de santé et les besoins médicaux urgents des victimes. Les experts de la Monusco et le médecin directeur de l’hôpital de Camp Kokolo devraient intervenir sous peu pour enquêter sur les conséquences, que ce soit les infections ou les grossesses résultant de cette tragédie.
Face à cette réalité atroce, ce qui est en jeu dépasse largement le cadre judiciaire. Soixante-quatre personnes sont actuellement jugées pour des chefs d’accusation allant du viol au terrorisme, sur fond de tensions qui avaient explosé lors de cette funeste nuit de septembre. Les attentes sont grandes vis-à-vis du Tribunalen termes de vérité et de justice, comme un possible tournant vers une paix qui parait pourtant toujours plus lointaine.
Source: rtnc.cd