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vendredi, septembre 20, 2024
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Matadi : quand l’oubli cède place à la dignité

Le cimetière de Boko 2 à Matadi a récemment accueilli une cérémonie funèbre empreinte de dignité et de respect, orchestrée par le maire de la ville, Dominique Nkodia Mbete. Quatorze corps, laissés à l’abandon pendant quatre ans à la morgue de l’hôpital provincial de Kinkanda, ont enfin trouvé une sépulture convenable. Cette initiative noble vise à libérer de l’espace dans une morgue saturée, un pas essentiel pour assurer le bon fonctionnement de cet établissement vital.

Les dépouilles comprenaient des prisonniers, des accidentés, autant d’histoires tragiques laissées sans écho familial. Dans un geste empreint d’humanité, chaque défunt a bénéficié d’un cercueil, d’une couverture et d’une fosse individuelle, marquant la volonté des autorités de préserver leur dignité, même dans le dernier voyage.

Il est rare de voir un tel dévouement des autorités locales, puisqu’il a fallu des démarches administratives rigoureuses pour parvenir à cette inhumation collective. Un permis d’inhumation, accordé après l’aval du procureur de la République, et l’assistance de plusieurs personnalités influentes de la région, dont le commandant urbain de la police nationale et le chef de poste de l’Agence nationale des renseignements (ANR), ont été nécessaires pour concrétiser cet hommage collectif.

Si cette initiative pourrait être perçue comme simplement pragmatique, elle interroge aussi sur la solidarité familiale et les liens communautaires qui semblent se distendre. Quel est le rôle de la société lorsque des vies – déjà précaires – se terminent ainsi, dans l’indifférence générale ?

En concluant cette opération, Dominique Nkodia Mbete a souligné que l’objectif premier était de désengorger la morgue, mais ce geste rappelle néanmoins les devoirs d’une communauté envers ses membres les plus vulnérables. Ce défi sociétal mérite une attention particulière, alors que des questions se posent sur les causes profondes de tels abandons et sur les réponses à apporter à ce fléau silencieux qui frappe encore notre société.
Source: radiookapi.net

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