La ville de Goma vit actuellement sous la menace sourde de ses voisins volcaniques, le Nyiragongo et le Nyamulagira. Un bruit de fond, constant mais largement ignoré par la sphère politique, s’amplifie depuis le vendredi 13 septembre à travers le mouvement de grève sèche lancé par les agents de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG). Réclamant une prime spécifique accordée par le président Félix Tshisekedi en 2021 suite à l’éruption du Nyiragongo, ces agents voient leur colère s’intensifier après neuf mois de silence du Ministère de la Recherche scientifique.

Cette mobilisation, bien plus qu’une simple revendication financière, pose un enjeu majeur de sécurité environnementale pour la région. Georges Mavonga Tuluka, directeur général de l’OVG, exprime son inquiétude face à la cessation forcée des activités de surveillance des volcans, un pilier critique pour la sécurité des habitants de Goma. « L’OVG est paralysé », déclare-t-il, soulignant que même le comité de gestion, censé fonctionner durant ces périodes, est muselé par la frustration croissante des employés.

Faustin Kapend Kamand, maire de Goma, appelle à la responsabilité collective, insistant sur un service minimum pour prévenir toute catastrophe naturelle, une éventualité qui ne peut être prise à la légère. Et pourtant, la réaction des autorités est lente, comme figée par la nomination récente de la nouvelle Première ministre qui se voit être une des raisons évoquées pour retarder le versement de ces primes cruciales.

La situation soulève une question inéluctable : combien de temps encore la population devra-t-elle vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête ? Alors que le spectre d’une éruption plane, la lutte des agents de l’OVG pour obtenir ce qui leur est dû symbolise un combat contre l’oubli et le délaissement dans une région où la nature est maître, et où chaque instant compte pour éviter le pire.

Sans résolution immédiate, l’avenir demeurera incertain non seulement pour les employés de l’OVG, mais aussi pour la ville de Goma qui regarde impuissante vers ses volcans, s’interrogeant si la prochaine colère de la terre sera celle qui déclenchera l’irréparable. Les médias congolais suivent de près cette situation complexe, espérant une solution rapide pour éviter une crise aux proportions dramatiques.
Source: mediacongo.net