La situation périlleuse à Tchomia, une bourgade stratégiquement positionnée sur les rives du lac Albert, connaît des jours de soulagement grâce à l’implication active de la MONUSCO aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Dans une région gangrenée par la menace incessante des miliciens de la CODECO et d’autres groupes armés autoproclamés « d’auto-défense », la coopération avec les casques bleus est un souffle salvateur selon la population locale.
Depuis le littoral de l’Ituri, les habitants affichent désormais une reconnaissance palpable envers les patrouilles conjointes qui risquent leur quotidien pour assurer paix et stabilité. Beauduin Alyegera Muhigi, figure marquante du chef-lieu de la chefferie de Bahema Banywagi, atteste de ce climat nouveau : « Avec la MONUSCO, notre quotidien a retrouvé une certaine normalité. Le marché a rouvert, et les gens réhabitent leurs maisons en paix. » La solidarité semble renaître, et les coups de feu, autrefois incessants, se font aujourd’hui discrets.
Mais pour combien de temps encore ? Au camp de Nyamusasi, réduction provisoire de l’angoisse, il y a cette exigence pressante d’un maintien concret de la présence onusienne. Germain Buna Dhelo, représentant des déplacés, ne mâche pas ses mots : « Sans les casques bleus, l’insécurité était notre compagnon quotidien. Des femmes en quête de bois y laissent encore leur sérénité. » Pour lui et bien d’autres, l’ambition reste sans équivoque : clamer une paix durable où l’ONU ne serait plus qu’une tutelle et non une nécessité.
Avec des patrouilles de jour comme de nuit, la MONUSCO tamise les flammes de l’incertitude. Toutefois, le spectre des violences armées demeure, et sans une stabilité assurée, Tchomia pourrait bien replonger dans les méandres de l’insécurité qu’elle appréhende tant. Quelle est donc la voie vers une paix pérenne si ce n’est la collaboration accrue et l’engagement sincère de tous les acteurs sur le terrain ?
Source: radiookapi.net