Dans l’ombre inquiétante de la cité d’Idiofa, située au cœur de la province du Kwilu, une forme de justice effrayante semble avoir pris racine. Vendredi 13 septembre, la société civile locale a exprimé sa consternation face à l’augmentation alarmante des cas de justice populaire, des actes qui ont déjà coûté la vie à quatre personnes en seulement trois mois.
Le dernier drame en date s’est déroulé au village d’Idiofa Balabala. Un homme, accusé d’avoir ensorcelé sa nièce décédée, a été traqué et brutalement tué par ses propres neveux dans une forêt ombragée, une scène macabre qui illustre la violence aveugle née de la superstition et de la colère irrationnelle. Le rôle énigmatique joué par un pasteur, prétendant avoir confirmé l’accusation de sorcellerie, ne fait qu’ajouter à la complexité sinistre de cette affaire. Arrêté, il est désormais central dans une enquête judiciaire, tandis que les principaux assaillants sont en cavale.
Arsène Kasiama, à la tête de la nouvelle société civile d’Idiofa, condamne avec véhémence ces actes punis par la loi, implorant la population de ne pas céder à la vengeance. Il souligne un phénomène préoccupant : l’acharnement majoritairement dirigé contre les personnes âgées, systématiquement accusées de pratiques occultes quelles que soient les preuves réelles.
Cette tragédie pose une question brûlante: comment enrayer le cycle infernal de la justice populaire dans une région où les structures judiciaires officielles semblent défaillantes, et où la peur conjuguée à la désinformation alimente de telles exactions? Une réflexion s’impose quant aux mesures à prendre pour renforcer la confiance de ces communautés dans le système judiciaire officiel, et assurer que chacun puisse bénéficier d’une vraie justice, loin de l’obscurantisme et de la violence.