À Beni, ville située dans l’est de la République Démocratique du Congo, une affaire préoccupante défraie la chronique : de jeunes filles mineures, âgées de 13 à 16 ans, établiraient des relations avec des soldats dans des camps militaires le long de la route menant à l’aéroport de Mavivi. Depuis trois mois, ces situations, qui revêtent l’aspect d’un secret de polichinelle, semblent s’être largement répandues, au grand dam des parents des quartiers Nzuma, Matembo et Mavivi.
La voix d’un père, résigné et débordé par la situation, résonne comme un appel désespéré : « Ma fille passe ses nuits là-bas, au camp, tout comme celle de mon voisin. Ces enfants, à peine âgés de 15 ans, n’ont pas atteint leur majorité. La mienne a abandonné l’école à cause de ces militaires », clame-t-il, le cœur lourd.
Les autorités civiles locales, bien que confirmant ces faits troublants, cherchent des solutions et appellent l’armée à réagir promptement pour mettre fin à cette pratique qui menace l’avenir de ces jeunes filles. Toutefois, du côté de l’armée, le colonel Mack Hazukayi, porte-parole régional, assure que la hiérarchie n’a pas été officiellement informée de ces abus, soulignant que les relations avec les mineures sont formellement proscrites dans les rangs militaires.
Il émet cependant des réserves, affirmant que les parents pourraient aussi être responsables si ces allégations se vérifient. « L’impunité dans l’armée est un sujet sensible. Toute plainte officielle entraînerait une enquête militaire immédiate », garantit-il, confiant que des mesures fermes suivraient toute découverte d’irrégularité.
Dans ce contexte, la question brûlante de l’impunité et de la responsabilité collective est sur toutes les lèvres. Qui doit être tenu pour coupable dans cette affaire où l’innocence de l’enfance se heurte à la réalité brutale de la vie autour des camps militaires de Beni ?