Dans la localité de Nyamusasi, située entre Kasenyi et Tchomia, la tragédie continue de frapper les populations déplacées. Selon le président du site, Germain Mbuna, seize personnes sont décédées en moins de deux mois, un chiffre alarmant qui met en lumière l’urgence humanitaire de cette région du territoire de Djugu, dans l’Ituri.

Avec plus de 8 500 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, installées dans ce site précaire, les conditions de vie sont désastreuses. On dénombre principalement des décès dus à la malnutrition, un fléau qui touche particulièrement les plus jeunes. Ces vulnérables, ayant fui les attaques armées dans des villages comme Torgese, Nyamamba, Blukwa et Bule, sont désormais piégés dans une existence marquée par la précarité et la souffrance.

Il est difficile d’imaginer les épreuves quotidiennes qu’ils traversent. L’absence d’accès aux soins médicaux et à la nourriture est criante. Germain Mbuna souligne que la dernière aide alimentaire remonte à plus d’un an, laissant ces déplacés à la merci de conditions extrêmes. Au rythme d’un décès tous les trois jours, la situation est plus que préoccupante.

Le désespoir pousse certaines femmes à des actes dramatiques pour assurer la survie de leur famille. « Ici, nous vivons très mal. Il n’y a pas à manger », témoigne l’une d’elles, évoquant des situations où elles sont contraintes de se livrer à la prostitution pour procurer de la nourriture. Les abus, qu’ils soient physiques ou moraux, s’ajoutent à leur fardeau. Elles se retrouvent souvent victimes de viols en allant chercher du bois de chauffage, tandis que celles qui cherchent à travailler dans les pêcheries doivent faire face à une exploitation innommable.

Dans cet océan de souffrance, la voix des déplacés s’élève, appelant les organisations humanitaires à une intervention d’urgence. Chaque jour qui passe sans aide met en péril d’innombrables vies. Comment peut-on rester indifférent face à une telle détresse humaine ? La communauté mondiale doit réagir et se mobiliser pour soutenir ceux qui ont perdu presque tout, sauf l’espoir. Il est impératif de rétablir leur dignité et de leur offrir une chance de survie.