Des voix s’élèvent dans la ville de Beni, où les abonnés de la société Énergie du Nord-Kivu (ENK) dénoncent des augmentations incompréhensibles de leur facture d’électricité. Mercredi 11 septembre, de nombreux consommateurs ont exprimé leur indignation face à des prélèvements mensuels supplémentaires variant entre 3 et 17 USD. Ils n’hésitent pas à qualifier cette nouvelle mesure d’« escroquerie », pressant le gouvernement d’intervenir pour résoudre cette crise qui affecte davantage une population déjà éprouvée par l’insécurité persistante dans la région.
Un habitant, ancré dans une réalité difficile, a partagé son désespoir : « Chers responsables de ENK, nous pleurons et souffrons beaucoup. Vous avez de la chance de gagner par exemple 20 USD, mais en voulant acheter des unités pour le courant, vous nous retirez encore 7 USD chaque mois. Avec cette vie que nous menons actuellement à cause de la guerre, et qui nous a rendu pauvre, c’est compliqué. » Cette déclaration illustre bien l’impuissance d’une population face à une situation qui se dégrade chaque jour.
La réponse de la société ENK n’a pas tardé. Philémon Musavuli, chargé de communication de l’entreprise, précise que ces augmentations ne doivent pas être interprétées comme des frais de location de compteurs, mais plutôt comme des coûts de maintenance. « Les compteurs sont des matériels privés remis à chaque abonné après son raccordement. S’ils paient des frais de maintenance qu’ils appellent location, c’est une erreur. On ne loue jamais un compteur, mais on paie les frais de maintenance. »
En effet, selon lui, chaque client est lié par un contrat stipulant que ces frais de maintenance garantissent le bon fonctionnement du compteur. Toutefois, même si ces frais sont justifiés par l’entreprise, ils sont loin de rassurer des abonnés qui s’estiment déjà en difficulté.
Ceux qui consomment moins de 3 Kva peuvent voir ces frais s’élever à 2.9 USD par mois. En revanche, les industries ou ceux ayant des besoins énergétiques supérieurs à 3 Kva devront débourser 7 dollars et plus. Ainsi, l’énigme demeure : l’augmentation des frais de service est-elle réellement justifiée, ou s’agit-il d’une manœuvre de plus dans un contexte économique tendu ? La population attend des réponses claires et surtout une action rapide du gouvernement pour alléger ce fardeau que les abonnés de Beni jugent injuste.
