Trois vies perdues dans l’indifférence : la prison centrale de Kakwangura à Butembo est sous le feu des critiques après le décès tragique de trois détenus entre le 4 et le 8 septembre. Agés de 26 à 36 ans, ces hommes sont décédés des suites de maladies hydriques non traitées et d’une malnutrition sévère, alliant infections respiratoires aiguës à des conditions de détention cauchemardesques.
Les sources pénitentiaires font état d’une situation alarmante dans cet établissement carcéral surpeuplé. Alors que la prison de Kakwangura a été construite pour accueillir 250 pensionnaires, elle abrite actuellement 1 355 détenus, un chiffre qui souligne l’ampleur de la crise. Parmi eux, à peine 151 ont été jugés. Qui porte la responsabilité de tels drames ?
Cette tragédie n’est pas un incident isolé. Depuis des mois, des organisations de la société civile, des ONG et des élus politiques, à l’image du député provincial élu de Butembo, Bienvenue Lutsumbi, tirent la sonnette d’alarme sur les conditions de vie déplorables à l’intérieur de cette prison. Le 7 août, ce dernier avait interpelé le ministre de la Justice, Constant Mutamba, l’exhortant à prendre des mesures urgentes pour désengorger cet établissement devenu une véritable poudrière humaine.
Le surpeuplement carcéral n’est pas seulement une question de nombres, il entraîne une détérioration dramatique des conditions de vie, mettant en péril la santé physique et mentale des détenus. Combien de vies devront être sacrifiées avant que des actions concrètes ne soient prises ? Les cris des détenus retentissent dans un silence assourdissant, alors que l’opinion publique commence à se mobiliser. Peut-on encore prétendre à la justice lorsque la vie humaine est si peu considérée ?