Une enquête policière a été ouverte au Kenya concernant des allégations d’agressions sexuelles impliquant un pasteur et des fidèles d’une église pentecôtiste. Les actes présumés se seraient déroulés dans la localité de Kianjai, environ 250 kilomètres au nord de Nairobi, dans un contexte où une église venait d’être incendiée suite à la colère de la communauté locale envers cette branche des Eglises pentecôtistes.
Dans son rapport, la police a accusé le pasteur Daniel Mururu d’avoir ordonné à des membres de sa congrégation de commettre des actes inadmissibles, allant jusqu’à déshabiller des femmes et à les soumettre à des pratiques sexuelles. L’enquête a révélé des témoignages alarmants, notamment celui d’une adolescente de 17 ans, désormais enceinte, qui aurait été agressée. Au total, plus de sept femmes, âgées de 17 à 70 ans, ont dénoncé des agressions similaires. Les affirmations de la police évoquent une manière de manipuler les adeptes en leur faisant croire que leur santé et leur fertilité étaient en péril s’ils ne se soumettaient pas à de tels actes.
Ce scandale survient dans un pays où le paysage religieux est riche, mais parfois trouble. Le Kenya a récemment été secoué par le scandale de la forêt de Shakahola, où des corps de membres d’une secte évangéliste ont été découverts, soulevant des questions sur la régulation des cultes religieux dans le pays. Le président William Ruto, lui-même un fervent chrétien, a réagi en créant un groupe de travail pour étudier la législation encadrant les organisations religieuses, un sujet d’une actualité brûlante.
À l’heure où le fanatisme religieux semble recruter des adeptes en quête de spiritualité, les autorités devront interpeller la société sur la nécessité d’une réglementation stricte de ces pratiques. Peut-on encore faire confiance aux leaders religieux sans encadrement ? Les résonances des événements récents soulèvent de nombreuses interrogations sur l’avenir des cultes au Kenya.