Makala, Kinshasa : ce qui s’est passé dans la nuit du 1er au 2 septembre à la prison centrale de Makala, continue d’alimenter les débats au sein de la société congolaise. Les défenseurs des droits de l’homme ne restent pas les bras croisés face à cette tragédie. Ils appellent à une enquête mixte, indubitablement indépendante, sur les échos alarmants d’un véritable chaos qui s’est abattu sur cet établissement pénitentiaire.
Les récits s’entremêlent, tandis que les chiffres varient. D’un côté, des sources parlent d’une évasion malencontreuse de plusieurs détenus, de l’autre, les voix s’élèvent pour dénoncer des violences inouïes, comprenant des tueries et des viols. La Voix des sans voix (VSV), fervente défenseure des droits humains, ne laisse planer aucun doute : aucune circonstance ne peut justifier les violations des droits fondamentaux, et en particulier le droit sacré à la vie.
« Les responsabilités doivent être établies », déclare la VSV dans un cri de ralliement aux autorités congolaises. Les histoires de violences ajoutées aux récits d’évasion ne peuvent rester impunies. Les avocats qui suivent les dossiers des détenus à Makala rapportent des allégations troublantes de viols massifs. Mme Sahra Ndjibu, qui a recueilli le témoignage d’une de ses clientes, évoque une réalité insupportable où certains hommes en armes, soutenus par d’autres individus extérieurs, terrorisent les détenues, attirant ainsi l’attention sur une situation devenue chaotique.
La réaction ne tarde pas à venir. Le Mouvement de défense des valeurs congolaises (MDVC), l’opposition républicaine extraparlementaire dirigée par Augustin Bisimwa, exprime son indignation face à ce qu’elle qualifie de « carnage ». Après les tragédies précédentes, comme le massacre des Wazelendo à Goma, la situation à Makala ne fait qu’aggraver la crise des droits humains en République Démocratique du Congo. Le gouvernement congolais est déjà désigné comme responsable de ces atrocités, pesant sur ses épaules le poids accablant de la négligence.
Quant au Bureau conjoint des nations unies aux droits de l’homme, il promet d’agir rapidement afin de documenter ces événements troublants, un engagement qui ne saurait se tarir face à l’urgence de la situation.
Alors que certains gardiens, encore sous le choc, ajoutent que « la situation était terrible » mais que maintenant, « tout est redevenu calme », il est clair que derrière cette apparente tranquillité, des questions pressantes demeurent. Kinshasa, la capitale, où les cris des victimes continuent de résonner, attend des réponses et une justice que tous espèrent de tout cœur.