Depuis plusieurs semaines, la République démocratique du Congo est confrontée à un problème pressant : le retard dans la paie des agents et fonctionnaires de l’État pour les mois de février et mars. A la mi-avril, un nombre significatif de ces employés n’ont toujours pas reçu leur salaire, plaçant de nombreuses familles dans une situation précaire.
Les difficultés engendrées par ces retards sont multiples et touchent directement le quotidien des congolais. Colin Maviya, agent à la Régie des voies fluviales (RVF), souligne les défis à surmonter lorsqu’il est question de tenir un budget familial quand les salaires sont versés avec près de 20 jours de retard. Les fonctionnaires sont poussés à emprunter à des taux d’intérêt élevés, ce qui creuse davantage leur vulnérabilité financière.
La situation est d’autant plus alarmante pour les parents. Une fonctionnaire, parlant sous couvert d’anonymat, exprime son désarroi face à l’impossibilité de régler les frais de scolarité de ses enfants à temps. Les conséquences sont directes : des absences en classe et un risque accru de déscolarisation.
Henri-Paul Kana Kana, président du syndicat « Transparence et justice sociale (TJS) », fait écho à ces préoccupations en mentionnant une diminution palpable de l’assiduité aux postes de travail parmi les fonctionnaires, impactés non seulement moralement mais aussi financièrement.
Pourtant, selon les documents officiels, le gouvernement devrait disposer des ressources nécessaires pour assurer ces paiements. Le budget alloué aux salaires est substantiel, mais les problèmes de gestion des fonds sont manifestes. Les retards dans la rémunération des employés d’État posent question sur la gestion des finances publiques, puisque même avec un excédent déclaré de 70 millions USD mi-mars, les salaires ne sont pas priorisés.
Ce déséquilibre budgétaire n’est pas un phénomène isolé. Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a publié des chiffres révélateurs : en 2023, le gouvernement a dépensé près de 3 milliards de dollars de moins que prévu, signe d’une gestion financière perturbée et imprévisible.
Le syndicat « Transparence et justice sociale (TJS) » interpelle le gouvernement pour qu’il prenne des mesures concrètes afin d’éviter un enlisement plus profond de cette crise salariale. Un dialogue continu et le respect des engagements en tant qu’employeur sont demandés pour préserver la dignité et la stabilité financière des travailleurs de l’État.
À travers ces vagues de défis économiques, l’appel à une meilleure gouvernance financière et à un traitement équitable des fonctionnaires résonne avec force, espérant induire une réforme significative dans la gestion des finances publiques en RDC..
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