New York, USA, le 3 avril 2024 – Dans une déclaration qui résonne comme un cri d’alarme, Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, exprime sa profonde inquiétude face à l’intensification des niveaux d’insécurité dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), craignant que « la jouissance des droits humains dans le pays ne s’arrête brutalement ».
Devant une situation marquée par un conflit armé persistant, en particulier à l’est du pays, Türk souligne l’absence d’autorité étatique sur d’importantes portions du territoire, ce qui a pavé la voie à une violence brutale et à des attaques alarmantes. L’inquiétude est d’autant plus grande que cette insécurité est alimentée par de nombreux facteurs : une corruption à grande échelle, une lutte acharnée pour le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles du pays, et des conflits fonciers permanents et violents.
L’impact de la violence et du conflit dans la région de l’est de la RDC est d’autant plus alarmant qu’il se répand dans toute la région, impliquant la participation active d’autres acteurs régionaux. Entre octobre 2023 et mars 2024, l’Office Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme a documenté 2 110 violations et abus des droits humains à travers le pays, dont 59% commis par des groupes armés. Ces violations incluent des exécutions sommaires et des violences sexuelles liées au conflit, principalement dans la province du Nord-Kivu où les tensions ont atteint un stade critique.
Cette province a été le théâtre d’une montée en puissance du conflit armé impliquant le groupe armé M23 et les forces armées congolaises (FARDC), poussant des centaines de milliers de personnes à fuir vers la capitale provinciale de Goma, et plus loin encore, dans la province du Sud-Kivu. Selon les sources humanitaires, ce conflit a déplacé plus de 2,5 millions de personnes dans le Nord-Kivu entre février 2022 et janvier 2024, plaçant les femmes et les filles en situation de vulnérabilité particulière face à la violence sexuelle et autres abus.
Face à ces tragédies, Türk appelle à investir davantage dans le dialogue, la restauration de l’état de droit et la construction de la paix, soulignant l’importance des processus de Nairobi et de Luanda dans la mise en oeuvre de solutions durables. Il insiste sur la nécessité d’ancrer ces processus dans les droits de l’homme pour lutter contre l’impunité et garantir le droit des victimes à la vérité, à la justice, à la réparation, et au respect des droits de l’homme.
Le Haut-Commissaire a également salué les progrès réalisés par la RDC dans la lutte contre l’impunité, tout en exprimant son inquiétude face à la levée du moratoire sur la peine de mort. Il encourage vivement les autorités congolaises à reconsidérer leur position et à intensifier les efforts d’utilisation des mécanismes de justice transitionnelle pour faire face aux crimes et violations du passé.
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