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Nord-Kivu : La tragédie des déplacés de Lubero face à l’offensive du M23

Dans les vastes étendues du territoire de Lubero, au Nord-Kivu, une crise humanitaire sans précédent se déroule loin des projecteurs de la scène internationale. Des milliers de personnes, fuyant les violences déchirantes entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les insurgés du Mouvement du 23 Mars (M23), sont venues grossir les rangs des villes déjà surpeuplées de Lubero. Selon un rapport accablant de l’ONG locale Kijiji cha Amani, spécialisée dans le domaine de la protection, cette situation catastrophique souligne avec acuité l’ampleur de la crise humanitaire.

Le rapport, diffusé le week-end dernier, jette une lumière crue sur l’ampleur du drame qui se joue. Selon Kijiji cha Amani, la zone de santé de Kayina à elle seule abrite désormais 50 000 ménages déplacés, dispersés dans des cités et villages tels que Kanyabayonga, Kayina, Bulotwa, Mighobwe, Luofu, Kataro, Kalevya et Kirumba. La commune rurale de Kanyabayonga, quant à elle, héberge à elle seule près de 30 000 personnes déplacées, dont 20 000 sont arrivées récemment, poussées par l’intensification des affrontements entre les FARDC et le M23 dans le territoire voisin de Rutshuru.

Ces déplacés, parmi lesquels figurent des femmes et des enfants, trouvent refuge au sein de familles d’accueil, dans des écoles ou des églises. Partageant l’espace de vie et parfois les salles de classe avec les élèves, cette cohabitation forcée révèle le manque cruel d’infrastructures d’accueil. Outre l’exiguïté des lieux, leur précarité expose ces individus, particulièrement les femmes, à divers types de violences, incluant l’exploitation sexuelle. Le rapport soulève également une alarme sanitaire avec l’enregistrement de décès parmi les enfants, victimes de cette situation désastreuse.

Les besoins urgentes des déplacés s’articulent autour de plusieurs axes vitaux : des abris, de la nourriture, des installations sanitaires, des soins de santé primaires ainsi que de l’eau potable. Devant l’ampleur de la crise, l’organisation Kijiji cha Amani lance un appel à l’aide pour ces milliers de personnes déracinées, dont la survie et la dignité dépendent désormais d’une assistance rapide et coordonnée.

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