De nouvelles vagues agitent le climat politique en République Démocratique du Congo (RDC) et au-delà de ses frontières. Roger Lumbala, ancien rebelle actif lors de la deuxième guerre du Congo et ancienne figure politique, est sous les feux des projecteurs, mais pas pour des raisons qui ravivent l’espoir. Accusé de « complicité de crimes contre l’humanité » pour des actes commis entre 2002 et 2003, il pourrait se voir jugé en France en 2025, une procédure qui remet en question bien des équilibres tant dans l’arène judiciaire qu’au cœur de la politique congolaise.
Soutenu autrefois par la milice du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, actuel ministre de la Défense et allié du président Félix Tshisekedi, Lumbala avait dirigé le Rassemblement congolais pour la démocratie nationale (RCD-N), qui se trouvait au centre des conflits meurtriers dans l’Est de la RDC. Interpellé à Paris en janvier 2021, il fait face à des accusations lourdes, comprenant torture, viols et autres violations graves des droits de l’homme, dans le cadre d’une opération désignée de manière tragiquement ironique sous le nom « Effacer le tableau ».
Ces révélations et accusations contre Lumbala ne sont pas isolées et s’inscrivent dans une suite d’interrogations sur le rôle de nombreuses personnalités du panorama politique congolais actuel dans les conflits du passé. La Cour d’appel de Paris, en confirmant sa mise en accusation, a ouvert la voie à une possible confrontation judiciaire qui dépasse les frontières nationales, s’appuyant sur le principe de compétence universelle pour les crimes contre l’humanité.
La réception de cette nouvelle au Congo et en France met en lumière les tensions persistantes autour de la deuxième guerre du Congo, conflit qui reste gravé dans la mémoire collective. La possible implication de figures actuelles du gouvernement congolais dans des crimes commis il y a deux décennies soulève des questions cruciales sur la justice et la réconciliation.
Le soutien manifesté par Lumbala aux rebelles du M23, ainsi que son implication présumée dans des actions de déstabilisation du gouvernement de Joseph Kabila, marquent la complexité de sa position dans le spectre politique congolais. Sa tentative de revenir sur la scène politique en 2020, bien que finalement infructueuse, révèle les dynamiques fluctuantes du pouvoir à Kinshasa.
La perspective d’un procès en France contre Lumbala et la potentielle reprise des accusations contre lui en RDC, dans un contexte où le Nord-Kivu est de nouveau en proie aux flammes de la rébellion, renforcent l’urgence d’aborder les fantômes du passé. En effet, la situation actuelle au Nord-Kivu et la résurgence du M23 depuis 2021 remettent en question la capacité de la RDC à se tourner vers l’avenir sans avoir pleinement affronté et réparé les erreurs et les crimes de son passé.
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