La sonorité de l’échec résonne avec amertume dans l’âme de Noël Ngiama Makanda, plus connu sous le pseudonyme de Werrason, suite aux résultats provisoires des élections législatives à Bulungu, dans la province du Kwilu. L’artiste, qui aspirait à devenir député national, a marqué les esprits non seulement par sa volonté de servir la culture et améliorer les conditions de vie de ses concitoyens, mais également par sa réaction virale, d’une indignation presque biblique, après n’avoir pas été élu.
Dans un élan de déception palpable, Werrason s’est exprimé dans une vidéo qui a rapidement inflamé les réseaux sociaux. C’est une plainte teintée d’un désarroi profond que l’on entend dans sa voix lorsqu’il parle d’un « coup monté », présageant d’une lutte inachevée pour la cause culturelle et sociale qu’il chérit tant. Il exprime le calvaire de ses électeurs désillusionnés, usés par des larmes qui ne demandaient qu’à verser la joie plutôt que la désolation.
Fidèle à son image d’icône culturelle, il dénonce une manipulation des résultats opérée en catimini, « à une heure du matin », à l’insu d’un peuple endormi mais pas moins vigilent. Sa déclaration est un cri, celui d’un homme qui a voulu dédier son éventuelle carrière parlementaire à l’épanouissement d’un secteur artistique en souffrance et à la vitalité d’une jeunesse stigmatisée par la précarité.
Dans une supplique presque spirituelle, il s’adresse à un adversaire inconnu, invoquant une justice divine pour équilibrer les balances de ce qu’il perçoit comme une iniquité flagrante. Humble et convaincu de la justesse de sa cause, il affirme sa foi inébranlable en face d’une adversité politique sordide, se résignant à la prière plutôt qu’à la confrontation.
L’artiste, dont la carrière musicale a été marquée par les succès, estime avoir été la cible d’une manœuvre déloyale, un détail que le destin consignera peut-être simplement en une anecdote de plus dans le grand livre de la politique congolaise. Il clôture son discours avec un mélange de reconnaissance envers ses supporters et une allusion au proverbe qui veut que l’homme averti en vaut deux.
À Bulungu, c’est désormais un groupe d’autres prétendants qui regarde vers l’avenir après avoir été provisoirement proclamés élus par la CENI. Quant à Werrason, il laisse entrevoir une dignité dans sa défaite, sans toutefois annoncer si cette spirale d’épreuves influencera l’harmonie de ses prochaines mélodies ou la cadence de ses futurs combats..
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