Le Fleuve Congo, pulsation vitale de la République Démocratique du Congo, se trouve aujourd’hui au cœur d’une catastrophe environnementale sans précédent. Selon les autorités, les eaux montantes ont atteint des niveaux inégalés depuis plus de soixante ans, résultant en des inondations dévastatrices qui ont ôté la vie à plus de 300 personnes au cours des derniers mois, tant en RDC qu’en République du Congo.
Ferry Mowa, spécialiste en hydrologie à l’autorité fluviale du ministère des Transports de la RDC, sonne l’alarme. En décembre, déjà, il prévenait que la quasi-totalité de la plaine inondable de Kinshasa, érigée sur les rives du fleuve, pourrait être submergée. Ce mercredi, le fleuve a atteint le seuil critique de 6.20 mètres au-dessus du niveau de la mer, frôlant ainsi le record historique de 1961 fixé à 6.26 mètres, après des précipitations exceptionnellement intenses dans les terres.
L’heure est à l’évacuation pour les riverains du fleuve, insiste Mowa.
Mais ce ne sont pas seulement les quartiers de Kinshasa qui pâtissent de cette situation ; plus d’une douzaine d’autres provinces sont touchées. Le ministère des Affaires sociales de la RDC rapporte près de 300 décès et 300 000 ménages affectés, avec des dizaines de milliers d’habitations réduites à néant.
Au-delà du fleuve, en République du Congo, la capitale Brazzaville partage ce triste sort. Au moins 17 personnes ont péri, affectant plus de 60 000 foyers à travers huit départements, y compris la capitale.
Face à cette montée des eaux, les résidents, pris de court, transforment des pelles en rames pour naviguer à travers des rues transformées en véritables canaux, là où les eaux atteignent le toit de certaines habitations. Les flots emportent avec eux une marée de déchets plastiques, témoignant de l’absence de gestion des ordures.
Dans la commune de Ngaliema, à l’ouest de Kinshasa, la maison d’Hélène est submergée. « Je n’ai jamais vu tel événement de ma vie », confie-t-elle, désemparée, « mais je n’ai nulle part où aller ».
Raphael Tshimanga Muamba, directeur du centre de recherche du Bassin du Congo, appelle à la création d’un fonds pour la gestion des catastrophes naturelles et pour l’adaptation au changement climatique, là où un plan de prévention fait cruellement défaut.
Quant à Ketsia Passou, jeune militante climatique de 18 ans, c’est le silence des autorités devant la détresse des familles touchées par les effets du changement climatique qui la frappe le plus.
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