En République démocratique du Congo (RDC), les rapports de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dépeignent une bataille interminable, à travers laquelle la RDC et le Rwanda se mènent la guerre par des intermédiaires rebelles. Selon le dernier rapport du Groupe d’Experts onusiens, après plusieurs mois de relatif calme dans le Nord-Kivu, le Mouvement du 23 Mars (M23) a non seulement maintenu, mais a consolidé sa position stratégique, regagnant les territoires perdus et en conquérant de nouveaux depuis le renouveau des hostilités contre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) en Octobre 2023.
L’objectif du M23 a été clairement établi: prendre le contrôle de l’aéroport de Kavumu, Goma et Bukavu. Plus alarmant encore, le rapport onusien souligne le soutien continu de l’armée rwandaise au M23, malgré les dénégations répétées de Kigali. De nouvelles preuves renforcent ces allégations, parmi lesquelles des images aériennes montrant des interventions directes et des renforts militaires rwandais sur le sol congolais.
Côté congolais, les choses ne sont pas plus encourageantes. Le rapport conclut que Kinshasa s’appuie de plus en plus sur une coalition de groupes armés locaux, baptisée “Wazalendo” (Patriotes), dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Ce rapprochement inédit entre le gouvernement congolais et des groupes armés locaux a conduit à la création d’un groupe supplétif, les « Volontaires pour la Défense de la Patrie » (VDP).
Mais la RDC n’est pas seule en cette lutte acharnée. Le rapport de l’ONU évoque également l’appui discret des Forces Nationales de Défense du Burundi (FNDB), ainsi que le recours à deux sociétés militaires privées, Agemira RDC et Congo Protection. Celles-ci ont principalement fourni une aide logistique, mais leurs requêtes de déploiement sur des zones de combat ont toutes été rejetées.
Cette nouvelle analyse des Nations Unies révèle une fois de plus la complexité du conflit congolais et l’empilement des problèmes: plus de 200 groupes armés, des armées étrangères actives, des casques bleus impuissants. Tandis que le nombre de déplacés internes est de plus en plus important, atteignant aujourd’hui les 7 millions, un record absolu.
Face à cette situation alarmante, le gouvernement congolais s’appuie désormais sur la nouvelle mission militaire de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) pour tenter de mettre un terme à l’insurrection du M23. Le Président Félix Tshisekedi, malgré un mandat marqué par des tentatives infructueuses de résolution du conflit, voit en cette force son dernier espoir.
En cas d’un nouvel échec militaire, la perspective d’une négociation avec le M23, toujours refusée par le Président Tshisekedi, pourrait devenir une nécessité absolue. Ce qui promet une suite compliquée, d’autant plus que le M23 vient de s’associer à l’ex-dirigeant de la Commission Électorale, Corneille Nangaa, dans une manœuvre visant à négocier avec Kinshasa depuis une position politique plus forte.
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