Une délégation de soixante-cinq membres émanant de l’Union africaine (UA) a foulé le sol congolais le 13 décembre en prévision des élections générales du 20 décembre courant. Cette Mission d’Observation Électorale de l’Union africaine (MOEUA) établit ses quartiers en République démocratique du Congo (RDC) jusqu’au 26 décembre. Son rôle se caractérise par la surveillance du dernier volet de la campagne électorale et les manœuvres de vote subséquentes. Une déclaration préliminaire sera publiée sur la base des constatations de cette mission, discutera avec les intervenants clés du processus et restera en poste jusqu’au 26 décembre, souligne un communiqué de l’organisation africaine.
L’intention première derrière cette mission est d’offrir une évaluation impartiale des prochaines élections générales en RDC, en respectant les normes régionales, continentales et internationales en termes d’intégrité électorale. Promouvoir des élections transparentes et paisibles afin de consolider la gouvernance démocratique, la paix et la stabilité dans le pays figure également parmi les objectifs. De plus, les membres de la MOEUA émettront des recommandations visant à améliorer les futurs processus électoraux, et réitéreront leur soutien à la stabilité du pays.
Le 20 décembre, près de 44 millions d’électeurs sont attendus pour choisir leur tête d’État parmi les vingt-six candidats en lice, incluant le président actuel, Félix Tshisekedi. En parallèle, ils opteront pour des candidats aux élections législatives, provinciales et municipales.
Malgré l’engouement dans plusieurs régions, des défis « complexes » subsistent dans l’est du pays, précise Bintou Keita, représentante de la mission onusienne. Les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont répertoriées par les Nations Unies ayant un niveau d’instabilité préoccupant sur le plan sécuritaire, social et humanitaire.
Également, la population doit faire face à une grave crise humanitaire. Influence directe de l’instabilité, les citoyens quittent leurs emplacements pour des contrées plus sereines et vivables. Des statistiques alarmantes s’ajoutent à ce sombre tableau: 5,5 millions d’individus sur les 6,3 millions de personnes déplacées sont situés dans les trois provinces mentionnées plus haut. Sur ces bases, le plan de réponse humanitaire pour 2023 est loin d’être financé, seulement 37,5 % des 2,25 milliards de dollars requis ont été recueillis à l’heure actuelle.
Malgré ce contexte déstabilisant, certaines voix militent encore pour la tenue des élections comme prévu. La Commission électorale nationale indépendante, pour sa part, réaffirme sa volonté d’organiser des « élections crédibles, inclusives, transparentes et apaisées », ne manquant pas d’appeler les Candidats « à la responsabilité et à la tolérance ». Par contre, certaines craintes subsistent, il apparaît d’ores et déjà des irrégularités et des manquements depuis l’enregistrement des électeurs, jusqu’au retrait des cartes d’électeur.
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