Des labyrinthes urbains grouillants de la capitale congolaise, Kinshasa, nous rencontrons Gédéon, un jeune homme de 22 ans, qui derrière le volant de son autorickshaw, n’avait jamais imaginé qu’il terminerait dans un métier tel que celui-ci. Comme de nombreux autres jeunes au Congo, pays profondément en proie à la pauvreté, il nourrit l’espoir que le gouvernement puisse apporter un avenir meilleur. « Je veux retourner à l’école », confie Gédéon, qui s’échine derrière le guidon de son rickshaw depuis cinq ans. Son rêve : devenir ingénieur électricien. Mais la pauvreté lui a fermé les portes de l’université.
Le 20 décembre prochain, les électeurs du pays sont attendus massivement aux urnes. Le président sortant, Félix Tshisekedi, brigue à 60 ans un second mandat. Les jeunes, victimes d’un sous-emploi chronique, représentent une part importante de l’électorat. Plus de 60% de la population congolaise est âgée de moins de 20 ans, soit environ 100 millions de personnes.
Interrogés par l’AFP à l’approche du scrutin, la plupart des jeunes congolais aspirent à une paix durable dans un pays déchiré par les conflits, ainsi qu’à une amélioration de l’emploi. Raphaël Rubangiza, 18 ans, estime que le prochain scrutin est synonyme d’espoir pour un marché de l’emploi plus prospère. « Si nous votons pour des personnes compétentes, nous aurons des opportunités, nous aurons des emplois », explique-t-il. Cependant, malgré ses études en génie civil à Kinshasa, il reste lucide. Pour beaucoup de diplômés, « l’issue est de finir par vendre des crédits de téléphone », déplore-t-il.
Malgré ses ressources minérales colossales, la RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde. Environ deux tiers de la population survit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Les principaux candidats à la présidentielle ont tous promis de privilégier l’emploi. Le président sortant promet la création de 6,4 millions de nouveaux emplois s’il est réélu.
Prisca Musangi, 27 ans, diplômée en droit à Kinshasa, est au chômage. « Nous, jeunes diplômés, voulons intégrer et progresser au sein des institutions publiques sans avoir besoin d’être recommandés », s’insurge-t-elle, pointant du doigt le népotisme omniprésent dans les processus de recrutement. Alfred Bopando, 29 ans, à la tête d’une entreprise de finance et de communication, souhaite que le prochain président « donne du travail aux jeunes ». Il est las des vaines promesses : « Nous ne pouvons plus tolérer des promesses », déclare Bopando.
Pour beaucoup de jeunes électeurs, mettre fin aux conflits en cours est une priorité. Beni Mingi, un employé postal âgé de 25 ans basé à Kwilu, demande un changement radical. « Ceux à qui on a donné le pouvoir n’ont rien fait. En matière de sécurité, il y a toujours des guerres », se plaint-il.
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