Le Franc Congolais connaît actuellement une dépréciation considérable face au dollar américain, comme le montre les statistiques récentes fournies par la Banque centrale du Congo en date du 24 novembre 2023. L’établissement d’un taux de change à 2.641,63 FC pour un dollar conduit aujourd’hui à une interrogation sur les fondements de cette tendance descendante.
Nicolas Kazadi, ministre des finances, a apporté mardi des réponses aux questionnements sur le sujet. Plusieurs causes ressortent de son analyse. D’une part, un environnement où le dollar a pris beaucoup de valeur, en parallèle de la montée de l’inflation dans le pays. Pour tenter de réguler le volume de liquidités, le taux directeur de la banque centrale a été augmenté à 25%.
Par ailleurs, le ministre a soulevé des arguments extérieurs à la nation. Au moment où la crise du COVID-19 était à son apogée, une proportion importante de liquidités en dollar a été mis en circulation dans l’économie mondiale, entraînant une inflation des taux d’intérêt chez les pays développés. cette répercussion a engendré une demande élevée de dollars hors des frontières, impactant les pays en développement, dont la RDC.
La dépendance prononcée du pays vis-à-vis du dollar américain a été relevée par Nicolas Kazadi, une situation qui, selon lui, fragilise plus le pays face aux instabilités du marché mondial. Pour pallier à cette vulnérabilité, il conseille une production plus locale et une réflexion en termes de Francs Congolais pour réduire le lien avec le marché des devises.
En ce qui concerne l’aspect de gestion interne, le ministre a signalé que le gouvernement a évité de financer le déficit public par la création monétaire depuis Mars 2020. L’objectif est, non seulement, de stabiliser l’économie, mais également de prévenir l’inflation qui pèse sur les ménages les plus défavorisés.
Le poids des fluctuations du marché des matières premières est également abordé par le ministre. En particulier, la dépréciation du prix du cobalt de 81 000 USD à 31 000 USD la tonne entre mars 2022 et mars 2023. Cette chute a une incidence sur les recettes d’exportation et affecte la quantité de devises sur le marché monétaire.
Enfin, le ministre évoque les manœuvres illégales et la fraude dans le secteur économique, en accentuant sur le fait que les opérations douteuses dans le commerce illégal de devises contribuent à la dépréciation du Franc Congolais.
Ces explications du ministre des finances reflètent la complexité des facteurs de la dévaluation du Franc Congolais. Ils mettent ainsi en avant le besoin de solutions concertées pour rétablir la santé financière du pays..
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